Ce pays européen durcit les conditions d’octroi du permis de séjour pour les étrangers hors de l’UE

Le gouvernement suédois prévoit de réduire considérablement l’immigration en provenance des pays hors de l’UE. Une loi haussant le plafond du salaire minimum pour l’obtention d’un permis de travail par des migrants, intéressés par des emplois saisonniers devrait prochainement entrer en vigueur.
Sputnik
Cette nouvelle loi entrera en vigueur en Suède à partir du 1er novembre durcissant les conditions pour l’octroi d’un permis de travail aux ressortissants étrangers hors de l’UE, a annoncé le journal suédois The Local.
Prévue initialement pour le 1er octobre, sa mise en application a été reportée d’un mois, cela ressort d’un mémorandum publié par le gouvernement en mai dernier.
Selon la nouvelle loi, pour obtenir un permis de travail, un migrant doit toucher un salaire minimum équivalant à au moins 80% du salaire médian calculé chaque année par les statistiques suédoises. En 2023, un salaire médian revient à 33.000 couronnes (SEK) ou environ 2.840 euros. Cela signifie que la nouvelle limite sera de 26.560 SEK soit 2.350 euros, selon le mémorandum du gouvernement. Ce montant changera chaque année en fonction de l'évolution du salaire médian. En vertu des règles antérieures, le salaire minimum est fixé au niveau le plus bas permettant de survivre en Suède sans assistance sociale, selon l'Office des migrations, soit 13.000 couronnes par mois (environ 1.120 euros).
Les nouvelles règles affecteront également les personnes qui ont déjà un permis de travail et demanderont son renouvellement. Le plus récent salaire médian publié déterminera celui requis pour le permis à reconduire. Ainsi, si une personne a obtenu un permis pour une rémunération à 13.000 couronnes il y a quelques années, elle devra gagner plus de 27.360 couronnes pour que son permis soit prolongé après le 1er novembre.
"Les travailleurs de la restauration rapide, les assistants de cuisine et de restaurant, ainsi que le personnel de nettoyage et de services à domicile sont des exemples de professions où les salaires moyens sont inférieurs au niveau proposé", selon Magnus Persson, président de la commission du marché du travail.

Politique suédoise en matière des migrations

Le projet de loi en question a été adopté par le parlement suédois le 30 novembre 2022. Il vise à supprimer les emplois à bas salaires, doit permettre de réduire l’immigration de quelques milliers de personnes, a expliqué l’Office national suédois des migrations.
Les travailleurs étrangers représentent la plus grande partie des immigrés en Suède. Selon les prévisions de l'Office suédois des migrations, 100.000 étrangers devraient demander un permis de travail en Suède en 2023. En 2022, plus de 24.000 permis de travail ont été accordés par Stockholm, contre environ 9.000 permis de séjour pour les demandeurs d’asile (hors réfugiés ukrainiens).
Dans le même temps, la Suède a émis 10.490 obligations de quitter son territoire en 2022. Cela représente 10% du total des expulsions de l’UE et la place à la troisième position en Europe, selon le portail Statista. En comparant les taux d’expulsion au nombre de demandes par rapport aux autres pays de l’UE, la Suède démontre la quantité la plus élevée de renvois par rapport aux demandeurs d'asile accueillis, toujours selon Statista. Ce pays scandinave a durci les dernières années sa politique migratoire et entend intensifier la chasse aux immigrés clandestins.
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