Quand l’Afrique s’intégrera pleinement à l’économie internationale, elle pourra entrer en compétition avec de grandes puissances mondiales, selon la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
C’est notamment les processus de décentralisation et de diversification du commerce international qui favoriseraient l’intégration africaine, avec un marché intérieur de plus d’un milliard de personnes, dans l'économie mondiale:
"L’Afrique représente environ 3% du commerce mondial, et c’est trop peu", a déclaré Ngozi Okonjo-Iweala à GZERO World. Quand […] cette expérience [de décentralisation et de diversification, ndlr] aura réellement permis aux Africains de mieux s'intégrer et de faire du commerce, [l’Afrique] deviendra automatiquement très attractive pour le commerce mondial".
Rappelant que le continent africain compte 1,4 milliard d’habitants, mais importe plus de 90% de ses médicaments et 90% de ses vaccins, la chef de l'OMC a insisté sur la nécessité de réduire la dépendance de celui-ci pour les biens et services cruciaux.
Enfin, le moment est venu d’ouvrir l’Afrique à la mondialisation, a résumé Mme Okonjo-Iweala à GZERO World. Elle a également encouragé les entreprises à y investir.
Axes de développement
Plusieurs pays africains présentent actuellement des opportunités plus propices pour les investisseurs étrangers, notamment l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire et l’Ouganda, ressort-il du rapport Africa Risk-Reward Index 2023, publié par le cabinet de conseil sud-africain Oxford Economics Africa et le groupe Control Risks.
Dans le top 10 figurent également le Nigeria, le Sénégal, l’Égypte, le Kenya, la Tanzanie, la RDC, le Maroc.
Le développement économique de l’Afrique a été l’une des questions clés de la 15e édition du sommet des BRICS à Johannesburg qui s’est tenu fin août. Les membres et partenaires du groupe ont plaidé en faveur de l’élargissement des liens commerciaux entre le continent africain et les puissances économiques mondiales, des investissements et le développement des capacités technologiques des pays africains, ainsi que du renforcement de leur autonomie industrielle.
De plus, la Nouvelle Banque de développement des BRICS se montre comme une alternative au FMI et à la Banque mondiale qui offrent des prêts en dollars aux pays en développement à des conditions peu favorables.
En revanche, cette instance propose des crédits pour les projets de développement stable en devises nationales, une approche qui a pour mission d’affaiblir la dépendance au dollar des pays du Sud global et de stimuler ainsi leurs économies.