Journée de la traduction: "La connaissance de la langue aide à établir la compréhension mutuelle"

Alors que les liens entre la Russie et l’Afrique se resserrent, les barrières linguistiques s’amenuisent grâce au travail des linguistes et des traducteurs. Sputnik a donné la parole à trois d’entre eux, à l’occasion de la Journée internationale de la traduction.
Sputnik
La langue en partage. Le rapprochement entre Moscou et l’Afrique ne passe pas seulement par des partenariats économiques ou militaires. La culture et la langue représentent aussi des passerelles non négligeables entre les peuples.
En Russie, l’apprentissage des langues africaines progresse et permet une meilleure compréhension mutuelle, explique à Sputnik Maria Pokrovskaïa, professeur à l'Université linguistique d'État de Moscou. Attirée par l’étude du swahili, l’enseignante explique avoir été conquise par le rythme de vie des populations africaines lors d’un stage en Tanzanie. Elle vante l’accueil chaleureux des habitants, ravis de pouvoir communiquer avec des étrangers dans leur langue maternelle.

"Lors de notre stage en Tanzanie, nous avons eu des conversations avec les locaux et j'ai été surprise de voir à quel point ils étaient ouverts et bienveillants. Lorsqu'ils ont appris que nous communiquions en swahili, nous sommes devenus pour eux comme des membres de la famille ou des proches […] La connaissance de la langue aide à établir la compréhension mutuelle. Lorsque vous communiquez avec les Africains dans leur langue, ils commencent à vous faire confiance et à s'ouvrir davantage", explique-t-elle ainsi.

Médiateur entre les cultures

Même constat pour Milena Konyaïeva, traductrice et professeur d’amharique, langue parlée en Éthiopie. L’enseignante met en avant les ponts commerciaux, culturels ou même religieux entre Russie et Éthiopie. Elle souligne le "rôle de médiateur" des traducteurs qui permettent le dialogue entre les peuples.
"Littéralement, tout était nouveau pour moi. Le système d'écriture unique existe depuis deux mille ans […] Mais la principale découverte pour moi a été que le peuple éthiopien est un peuple très ouvert et hospitalier. Ils entrent volontiers en dialogue dans leur langue maternelle. Il n’est pas exagéré de dire que l’amharique est la clé du cœur des Éthiopiens", explique-t-elle.
Côté africain, la langue russe fait aussi de nouveaux adeptes, malgré ses difficultés, comme les déclinaisons ou les aspects des verbes, ainsi que l’explique à Sputnik Bellon Beaugrel Akoliokala, traducteur et enseignant à la Maison russe de Brazzaville.
"La langue russe est certainement l'une des plus longues, des plus difficiles à apprendre […] Un traducteur doit posséder la connaissance de deux cultures de langue unique. C'est un travail très sérieux et très difficile. Dans notre monde contemporain, un traducteur est un pont entre les réalités des deux pays", déclare-t-il.
Pour proposer l’étude du russe, Moscou table sur l’ouverture de centres culturels en Afrique. L’un de ces établissements a en particulier ouvert en Algérie récemment. La République démocratique du Congo et la Centrafrique se sont aussi dites intéressées.
Des langues africaines comme le Kiswahili ou l’amharique figurent par ailleurs désormais au programme de certaines écoles à Moscou.
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