Sergueï Lavrov a suggéré à la Commission européenne une autre destination pour les céréales ukrainiennes dont les importations ont été interdites par certains pays européens.
"Si la Commission européenne dépense des dizaines et des dizaines de milliards de dollars pour l’Ukraine – et elle a à nouveau promis 50 milliards, qu’elle achète et envoie à l’Afrique les céréales que l’Ukraine veut vendre et que certains pays de l’UE ne veulent pas à cause de la concurrence", a-t-il proposé lors d’une conférence de presse à l’issue de la 78e session de l’Assemblée générale de l’Onu.
M.Lavrov a constaté que les céréales ukrainiennes étaient "offertes à la pelle aux pays européens", mais nombre d’entre eux refusent de les acheter.
"Parce qu’ils ont leurs propres fermiers et que ceux-ci n’ont pas besoin d’une concurrence qui pourrait les ruiner", a expliqué le ministre.
Il a également signalé que 260.000 tonnes d’engrais "restaient sans mouvement" depuis l’année dernière dans des ports du nord de l’UE.
"Mais nous donnons gratuitement ces céréales aux pays africains. Il a fallu six mois pour que la première cargaison de 20.000 tonnes soit expédiée au Malawi et que 30.000 autres tonnes se retrouvent au Kenya. À présent, nous ne parvenons pas à envoyer 34.000 tonnes au Nigeria", a fait savoir M.Lavrov.
Les tensions autour des céréales ukrainiennes
À la mi-septembre, la Commission européenne a décidé de lever les restrictions sur les importations de céréales de l'Ukraine vers cinq pays limitrophes de l'Union. Cependant, l’institution a obligé Kiev à prendre des mesures pour contrôler les exportations. Par la suite, les autorités slovaques, hongroises et polonaises ont annoncé qu'elles étendaient unilatéralement l'interdiction d’importer des céréales ukrainiennes.
Volodymyr Zelensky a critiqué cette décision, jugeant à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies qu'elle ne faisait que servir les intérêts de la Russie, ce qui a provoqué la colère du gouvernement polonais.
Kiev avait précédemment annoncé avoir porté plainte devant l'OMC contre la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, qui ont prolongé leur embargo malgré la levée des restrictions décidée par Bruxelles.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait en outre déclaré que Varsovie ne fournissait plus d’armes à l’Ukraine.