"Dans une sérieuse impasse": l’attitude de Zelensky pourrait lui faire perdre ses soutiens

Volodymyr Zelensky pourrait finir par agacer ses soutiens s’il continue à se présenter comme le dernier rempart de l’Occident face à la Russie, souligne The Spectator. La récente crise entre Varsovie et Kiev est le symbole d’une frustration au sein du camp pro-ukrainien.
Sputnik
Un comportement loin d’être irréprochable. Volodymyr Zelensky semble avoir changé de tactique pour solliciter des livraisons d’armes occidentales et sa stratégie agace, rapporte The Spectator. Le Président ukrainien ne présente plus désormais son pays comme une victime du conflit, mais comme le dernier rempart face à la Russie, ce qui pourrait agacer ses soutiens.
"Volodymyr Zelensky se trouve dans une grave impasse […] Il a tenté de vendre à l’Occident un nouveau récit. Dans ce récit, l’Ukraine n’est plus suppliante, mais c’est un vaillant sauveur de l’Europe, de l’Occident et du monde, face au mal russe. C’est donc l’Occident qui doit être reconnaissant envers l’Ukraine, et non l’inverse. Dans cette lecture, aider l’Ukraine n’est pas un acte de charité mais une obligation", explique ainsi The Spectator.
Cette fiction peut flatter la population ukrainienne, mais ne séduit pas beaucoup à l’international, ajoute l’hebdomadaire britannique. Les Occidentaux "n’aiment pas se faire sermonner par Kiev", note ainsi la publication.

Brouille avec Varsovie

De vives tensions sont déjà apparues ces dernières semaines chez les soutiens de Kiev. La Pologne, alliée indéfectible depuis le début du conflit, a notamment fait part de son exaspération, dans le sillage d’une crise à propos des exportations de céréales.
Le Président polonais Mateusz Morawiecki avaient ainsi déclaré qu’il ne fournirait plus de nouveaux armements à Kiev, se contentant d’honorer les contrats signés jusqu’à présent. Il avait invité Volodymyr Zelensky à "ne plus jamais insulter les Polonais", alors que le dirigeant ukrainien avait pesté suite à l’arrêt des importations de céréales ukrainiennes.
Certains observateurs ont d’ailleurs vu cette colère polonaise comme le symbole d’un scepticisme grandissant côté européen, alors que la contre-offensive ukrainienne s’enlise.
"Je vois de plus en plus de pays européens qui soutenaient l'Ukraine devenir un peu plus réalistes et reconnaître qu'ils doivent d'abord s'occuper de leurs intérêts […] La position polonaise est très importante, je dirais presque qu'elle entérine la défaite ukrainienne", expliquait ainsi récemment à Sputnik Alain Corvez, ancien colonel de l’armée française.
Les demandes incessantes de Volodymyr Zelensky ont déjà exaspéré certains de ses soutiens par le passé. "Je ne suis pas Amazon", lui avait par exemple répondu Ben Wallace, ministre britannique de la Défense en marge du dernier sommet de l’Otan, ajoutant que les soutiens de Kiev voulaient "voir de la gratitude" et non des remontrances lorsqu’ils livraient du matériel.
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