Une intervention de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) au Niger "est toujours sur la table", a indiqué vendredi Umaro Sissoco Embaló, Président de Guinée-Bissau, à la chaîne France 24.
Tout en notant que "les coups d’État sont inacceptables au XXIᵉ siècle", M.Embaló a toutefois pointé des responsabilités de la CEDEAO dans les récents renversements du pouvoir survenus au Niger, au Mali et au Gabon.
Pas de coup d’État en Guinée-Bissau?
"Dès le premier coup d’État, on aurait dû être ferme et prendre des mesures. C’est antidémocratique. C’est la tradition des années 1970-1980 qui est en train de revenir."
Pour Umaro Sissoco Embaló, c’était par ailleurs "une grande erreur de la part de la CEDEAO de lever les sanctions au Mali".
Quant à une éventuelle intervention de la Communauté au Niger, toujours possible, c'est sa crédibilité qui est en jeu, selon lui. "Une transition n’est pas acceptable", a-t-il martelé.
Le Président bissau-guinéen dit en outre ne pas avoir peur d’un coup d’État dans son pays.
Menace d'intervention
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a menacé d'intervenir militairement au Niger dès le coup d'État réalisé le 26 juillet 2023. La France, dont près de 1.500 soldats sont déployés dans ce pays du Sahel, a soutenu cette décision.
Les nouvelles autorités militaires ont exigé le départ de ces soldats, mais aussi de l'ambassadeur français au Niger. Paris a refusé d'obtempérer et continue de considérer le Président déchu Mohammed Bazoum comme légitime.