L’élargissement des BRICS témoigne de l’affaiblissement de la domination mondiale des États-Unis, a déclaré le politologue Sarang Shidor dans un article du New York Times.
Selon lui, les États-Unis ont pratiquement ignoré le groupe pendant plus d’une décennie, mais cette complaisance semble désormais intenable.
Ainsi, lors du sommet à Johannesburg, les BRICS ont invité six pays du Sud global à rejoindre leurs rangs, après quoi l'indifférence de Washington "a été remplacée par de la surprise et même de l'inquiétude".
Selon le politologue, ce serait une erreur d'en négliger l'importance:
"Après tout, tout club dont la liste d'attente est aussi longue - en l'occurrence, près de 20 nations - fait probablement quelque chose de bien."
"L'expansion des BRICS est un marqueur incontestable de l'insatisfaction de nombreux pays à l'égard de l'ordre mondial et de leur ambition d'améliorer leur place au sein de cet ordre. Pour l'Amérique, dont l'emprise sur le monde s'affaiblit, il s'agit d'un défi subtilement important - et d'une opportunité", a noté M.Shidor.
D’après lui, les BRICS "offrent aux États-Unis la possibilité de réapprendre la pratique de la coopération" ainsi que de "se débarrasser de notions d’exceptionnalisme qui vont à l’encontre de leurs intérêts nationaux".
Dans le processus de tels changements, Washington, voire le monde entier, pourrait "s’en trouver amélioré", a conclu Sarang Shidor.
De nouveaux membres
La 15e édition du sommet des BRICS s'est déroulée à Johannesburg du 22 au 24 août sous la présidence de l'Afrique du Sud. Lors de l’événement, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé l'invitation officielle de l'Argentine, de l'Égypte, de l'Iran, de l'Éthiopie, des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite à rejoindre les BRICS. Il a déclaré que l'adhésion à part entière des nouveaux pays débutera le 1er janvier 2024.