Crise au Soudan: Khartoum détaille les conditions pour la reprise des négociations

S’opposant à l’armée régulière, les Forces de soutien rapide (FSR) devraient respecter les engagements pris lors des négociations à Djeddah, évacuer les bâtiments civils et publics qu’elles occupent, a indiqué à Sputnik le ministre soudanais des Affaires étrangères au sujet des exigences pour la reprise du dialogue.
Sputnik
Les autorités soudanaises sont prêtes à reprendre les négociations à condition que les Forces de soutien rapide (FSR) remplissent leurs engagements, a déclaré auprès de Sputnik le chef de la diplomatie du pays par intérim, Ali al-Sadiq.
"Le gouvernement soudanais a souligné plusieurs fois son attachement à la plateforme [de négociations, ndlr] à Djeddah, et à la reconnaissance des efforts de l’Arabie saoudite et des États-Unis, ainsi que sa disponibilité à reprendre sa participation une fois que les exigences objectives pour le succès des pourparlers seront satisfaites", a noté le ministre soudanais.
Parmi les impératifs principaux figurent le respect des engagements pris par les FSR à Djeddah, l’évacuation des installations civiles et publiques, des hôpitaux et des foyers des civils, poursuit Ali al-Sadiq. Selon ses dires, les FSR occupent ces bâtiments en les utilisant comme des casernes.
"Ils ont utilisé les pauses humanitaires précédentes pour occuper le maximum de maisons civiles et de bâtiments des services publics pour renforcer leurs positions militaires et pour recevoir de nouvelles livraisons", a indiqué le diplomate.

Proposition de paix des FSR

De son côté, le commandant des FSR, Mohamed Hamdan Dogolo (Hemeti), a présenté une initiative visant à un règlement global du conflit.
Dans un document publié sur X (anciennement Twitter), le haut gradé fait part de la nécessité d’un cessez-le-feu pour lancer "un dialogue large et inclusif impliquant toutes les parties concernées". Des négociations qui devraient avoir pour but de trouver "une solution éradiquant les causes profondes des guerres au Soudan".
Le chef de cette force paramilitaire prône aussi un système démocratique.
"Ceux qui gouvernent à différents niveaux politiques doivent être élus équitablement, reflétant la diversité des régions du Soudan", ainsi que celle des "cultures et groupes ethniques", a déclaré Hemeti. Selon lui, tous les citoyens "ont le droit inaliénable de gérer leurs affaires économiques, politiques, sociales et culturelles".
Enfin, il insiste sur l’élimination "des tendances monopolistiques illégitimes du pouvoir".

Conflit au Soudan

Depuis le 15 avril dernier, les combats font rage au Soudan entre les FSR, sous le commandement de Dogolo, et l'armée régulière. Les parties échangent des déclarations contradictoires sur les succès des opérations militaires, après avoir lancé une guerre de l'information à grande échelle dans les médias et sur les réseaux sociaux. Fin juillet, les parties au conflit ont stoppé les négociations qui se déroulaient depuis mai à Djeddah.
Plus de 3,4 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Soudan, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’Onu. Ce alors que plus d'un million ont fui le pays. Le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré que ces mois de combats pourraient entraîner des épidémies et un effondrement du système de santé.
Discuter