"Amitié artificielle": Sarkozy dézingue Macron sur l’Algérie

Emmanuel Macron a emprunté une mauvaise voie dans sa relation avec l’Algérie, a affirmé l’ancien Président français Nicolas Sarkozy dans son dernier ouvrage. Un rapprochement artificiel qui risque d’éloigner le Maroc de la France, souligne-t-il notamment.
Sputnik
Ne pas forcer les choses. L’ancien Président français Nicolas Sarkozy a accusé son lointain successeur Emmanuel Macron de vouloir se rapprocher à tout prix de l’Algérie, dans un entretien au Figaro. Cette stratégie déséquilibre la politique française au Maghreb, en fermant en particulier la porte au Maroc, selon l’ancien dirigeant.
"N’essayons pas de bâtir une amitié artificielle avec des dirigeants algériens qui utilisent systématiquement la France comme bouc émissaire pour masquer leurs propres défaillances […] Ce tropisme nous éloigne du Maroc. Nous risquons de tout perdre. Nous ne gagnerons pas la confiance de l’Algérie et nous perdons celle du Maroc", a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy.
L’ancien chef d’État a notamment estimé que ce rapprochement entre Paris et Alger ne pouvait être que de façade. Nicolas Sarkozy a par ailleurs plaidé pour la fin des accords de 1968, signé après la guerre d’Algérie, qui facilitent la circulation des ressortissants algériens en France.

Un drôle de rapprochement

Depuis plusieurs années, Emmanuel Macron tente de réchauffer les relations franco-algériennes. Le Président français a plusieurs fois rencontré son homologue Abdelmadjid Tebboune, certains observateurs lui reprochant parfois d’en faire trop lors de ces entrevues. En août 2022, une accolade un peu trop appuyée entre les deux chefs d’État avait notamment fait jaser.
Le Président français a également soufflé le chaud et le froid sur la question historique. Plaidant en 2021 pour "la réconciliation des mémoires", il avait cependant refusé de "demander pardon" à l’Algérie pour la colonisation, jugeant que ce mot "romprait tous les liens" entre Paris et Alger.
Les efforts de rapprochement entre Paris et Alger semblent par ailleurs avoir été éclipsés par le conflit en Ukraine. La venue d’Abdelmadjid Tebboune à Moscou, pour rendre visite à Vladimir Poutine, a rendu "dérisoire" une potentielle visite en France, affirmait ainsi Courrier international, fin juin.
Dans ce même entretien au Figaro, Nicolas Sarkozy était par ailleurs revenu sur le dossier ukrainien, insistant sur le caractère russe de la Crimée. "Tout retour en arrière est illusoire", avait-il notamment déclaré en parlant du rattachement de la péninsule à la Russie.
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