La langue sango est officielle et nationale en Centrafrique. Interrogé par Sputnik Afrique, le directeur général de l'Institut National de Recherche et d'Animation Pédagogique (INRAP), Samuel Feizounam Ouanfio, met en avant l’importance de diversifier les compétences linguistiques dans le pays.
Il est nécessaire de traduire en langues nationales les textes officiels du pays, comme la Constitution, dont le nouveau texte a été récemment adopté, considère-t-il, "pour l'appropriation par la population".
"Il faudrait que les textes fondamentaux soient traduits en langues nationales, soient vulgarisés, soient expliqués pour que les Centrafricains puissent bien se les approprier", prône le fonctionnaire. Il souligne qu'aujourd'hui "plus de 60% de la population centrafricaine est analphabète".
De même, les textes officiels de l’Union africaine et d’autres organisations régionales doivent être traduits en sango.
"L'hymne national de la République centrafricaine est encore en français (langue officielle en RCA, ndlr), mais ça a été traduit en sango. Et quand les gens chantent cela, ils comprennent le sens de ce que nous disons dans notre hymne national et dans notre devise", développe-t-il.
Seconde langue d’enseignement
Le directeur général de l’INRAP fait part de la volonté des autorités d’introduire le sango comme seconde langue d'enseignement. Au niveau du ministère, un "comité technique est en train de travailler sur l'élaboration des manuels pour le premier niveau d'enseignement", détaille-t-il.
Après une expérimentation avec cette langue dans 600 écoles, le ministère va passer à la phase d'évaluation, et cela "nécessite beaucoup plus de moyens techniques et financiers", selon lui.
Coopération internationale
Samuel Feizounam Ouanfio prône également la diversification de l’enseignement linguistique, vu les relations avec des partenaires internationaux.
"Il va falloir que nous puissions mettre en exergue notre coopération avec la Russie pour introduire l'enseignement de la langue russe chez nous", souligne-t-il, ajoutant que des accords ont été signés avec les universités russes pour permettre des échanges.
"Pour permettre la fluidité de missions entre la Centrafrique et les pays avec lesquels nous développons notre coopération, il faut qu’une partie des Centrafricains puissent comprendre la langue russe, comprendre la langue anglaise, comprendre la langue française, comprendre la langue sango", conclut-il.