Les efforts consentis depuis trois mois n’ont toujours pas permis aux forces ukrainiennes d’avancer jusqu’à la plus importante ligne de défense russe, indique le Wall Street Journal. Une défaite reconnue même par des médias occidentaux.
"L'Ukraine n’a toujours pas atteint les défenses russes les plus redoutables, une série de tranchées, de pièges antichars et d'autres obstacles. Les experts militaires disent que Kiev aura probablement besoin de chars Leopard 2 et d'autres équipements fournis par l'Occident pour avancer à travers ces lignes. Pour sauver ces équipements, qu'ils ont déjà perdu en grand nombre dans les champs de mines début juin, l'armée ukrainienne a changé de tactique", explique ainsi le journal américain.
Les forces ukrainiennes subissent notamment de lourdes pertes dans les champs de mines, au travers desquels l’infanterie essaie de progresser, expliquent des experts militaires au quotidien.
Début août, le New York Times avait tiré le même constat, parlant de forces ukrainiennes "enlisées dans de denses champs de mines, sous le feu constant de l’artillerie et des hélicoptères de combat".
Cet échec a poussé le haut commandement ukrainien à changer de tactique, se concentrant désormais sur "l’épuisement des forces russes" avec de l’artillerie et des missiles longue portée "au lieu de plonger dans les champs de mines sous le feu". Avec "des résultats mitigés", soulignait le quotidien new-yorkais.
Plus de 43.000 militaires ont été éliminés et 4.900 pièces d’armes ont été mises hors de combat depuis le 4 juin, précisait pour sa part la Défense russe début août.
Épuisement et pertes humaines
Le 10 juin dernier, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky avait confirmé que l’Ukraine avait lancé une contre-offensive sur les lignes russes. Celle-ci a eu bien du mal à progresser et n’a pas obtenu de résultats notables jusqu’à présent, comme l’avait souligné Vladimir Poutine fin juillet.
De nombreux observateurs ont également parlé despertes importantes côté ukrainien, l’ancien analyste de la CIA Larry Johnson évoquant un "massacre".
Outre ces pertes, une certaine lassitude semble désormais prévaloir dans les rangs ukrainiens. "Nous sommes épuisés", confiait ainsi un militaire ukrainien au Wall Street Journal, début août.