La course aux neutrons est ouverte. Alors que l’énergie nucléaire a le vent en poupe en Afrique, plusieurs pays comptent faire appel à l’expertise russe pour construire des centrales. Plus d’une vingtaine d’États lorgnent sur les services du géant russe du nucléaire, Rosatom. Simple projet, accord signés ou chantier déjà en cours, Sputnik fait le point.
- L’Ouganda semble décider à sauter le pas. Un accord entre Moscou et Kampala a été signé pour la construction d’une centrale nucléaire, comme l’a annoncé le Président ougandais, Yoweri Museveni, lors du dernier Sommet Russie-Afrique.
- Le Nigéria, pays le plus peuplé du continent, veut discuter avec Rosatom. Un accord intergouvernemental a été conclu depuis un certain temps déjà.
- Le Burundi avait signé un mémorandum avec la Russie pour l’exploitation d’une centrale, en mars dernier. Une volonté renouvelée lors du dernier Sommet Russie-Afrique, où un accord intergouvernemental a aussi été signé. "L’Afrique n’a pas d’autre voie que d’entrer dans le nucléaire", a déclaré Ibrahim Uwizeye, ministre burundais de l'Énergie.
- Ça se précise avec l’Éthiopie. Une feuille de route conjointe sur le nucléaire civil avait déjà été préparée, a affirmé le Président russe Vladimir Poutine.
- Pas d’accord du côté du Burkina Faso, mais de sérieux appels du pied. Ouagadougou souhaiterait la construction d’une centrale nucléaire pouvant alimenter en électricité une partie de la zone ouest-africaine, comme le confiait récemment à Sputnik, le Président de la Transition, Ibrahim Traoré.
- L’Égypte a déjà sauté le pas. Depuis 2022, Rosatom travaille actuellement à la construction de la première centrale du pays, à El-Dabaa. Quatre réacteurs d’une puissance de 1.200 mégawatts chacun. Le chantier du troisième réacteur a débuté en mai. Les travaux sur les quatre unités de puissance doivent être achevés en 2028-2029.
Les barrages aussi
Au-delà du nucléaire, certains pays d’Afrique souhaitent faire appel à la Russie pour développer d’autres sources d’énergies, en particulier l’hydroélectricité. Le Congo est ainsi en discussion avec la société russe RASU pour un projet de barrage sur le fleuve Kouilou, confiait récemment à Sputnik le ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso.
Le Soudan a également besoin d’assistance pour développer ses capacités énergétiques. Le pays espérer tirer profit de l’expérience russe pour construire des barrages, expliquait en mars le ministre de l’Énergie par intérim, Mohamed Abdullah. Le Bénin a aussi fait des approches sur des projets d’énergie renouvelable.