Attention "sélective": un ministre congolais déplore l’indifférence autour des conflits africains

© Service de presse de la diplomatie russe / Accéder à la base multimédiaJean-Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires étrangères
Jean-Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires étrangères - Sputnik Afrique, 1920, 31.07.2023
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La communauté internationale ne devrait pas fermer les yeux sur la multiplication des conflits et crises humanitaires en Afrique, a déclaré à Sputnik Jean-Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires étrangères. Le continent lui-même peut œuvrer pour la paix de manière inclusive, comme le prouve le traitement de la question libyenne.
Indignations à géométrie variable. Alors que les regards de l’Occident sont braqués sur l’Ukraine, l’Afrique continue d’être le théâtre de conflits et de guerres fratricides, a rappelé à Sputnik Jean-Claude Gakosso, ministre congolais des Affaires étrangères.
Une sombre réalité que la communauté internationale ne devrait pas faire passer au second plan. Les populations du Sahel, frappées de plein fouet par le terrorisme et l’insécurité alimentaire, doivent notamment être soutenues. Tout comme le Soudan, touché par des crises à répétition qui déplacent des milliers réfugiés dans les pays voisins.
"L’Afrique est depuis trop longtemps une terre de conflits armés. Rien que dans les pays du Sahel, on compte près de 15 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire pour survivre. Ici, la solidarité internationale s’impose […] L’attention de la Communauté internationale ne devrait pas être sélective, car, on a beau retourner dans tous les sens, nous ne sommes qu’une seule et même race humaine!", s’est ainsi indigné Jean-Claude Gakosso.
Mais au-delà du soutien international, la solidarité africaine peut aussi s’exercer pour pacifier le continent. L’Union africaine en a fait la démonstration en Libye, à travers son Comité de Haut Niveau dirigé par le Président congolais Denis SassouNguesso. Des efforts qui devraient déboucher prochainement sur la tenue d’une Conférence de réconciliation très attendue, au "caractère inclusif". Une réunion préparatoire s’est d’ailleurs tenue à Brazzaville, avec "la participation de toutes les sensibilités politiques", s’est réjoui Jean-Claude Gakosso.

Partenariat russe

S’il elle tente d’œuvrer à l’apaisement en Afrique, la République du Congo n’en perd pas de vue ses intérêts pour autant. Brazzaville continue ainsi de multiplier les partenariats pour booster son développement, en particulier avec Moscou.
Le secteur énergétique est notamment un terrain d’entente porteur entre les deux pays. Des négociations sont ainsi en cours avec la société russe RASU, pour participer à la construction des centrales hydroélectriques sur le fleuve Kouilou. Le géant pétrolier russe Lukoil travaille également avec la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC). Dans ces optiques de partenariats, Moscou a même proposé de passer l’éponge sur la dette congolaise, confie Jean-Claude Gakosso.
"On peut évoquer l’accord entre Lukoil et la SNPC, sur l’amont pétrolier. Notons en passant que la Russie avait envisagé l’option d’une annulation partielle de la dette congolaise, jusqu’à 70%, le reste pouvant servir au financement des projets de développement convenus de commun accord", explique-t-il ainsi.
Moscou a déjà effacé pour 23 milliards de dollars de dette des pays africains, avait d’ailleurs récemment affirmé Oleg Ozerov, diplomate à la tête du secrétariat du Forum du partenariat Russie-Afrique. Le problème de la dette de ces pays envers la Russie est réglé à 90%, avait-il ajouté.
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