La chaîne de télévision britannique BBC a présenté ses excuses à la capitaine de l'équipe nationale de football féminin du Maroc, Gizlane Chebbak, pour une question concernant la présence de lesbiennes au sein de l’équipe, a relaté la chaîne de télévision américaine CNN.
"Nous reconnaissons que la question était inappropriée. Nous n'avions pas l'intention de causer du tort ou de la détresse", a déclaré un porte-parole de la chaîne cité par CNN.
Auparavant, un journaliste de la BBC s’était adressé ainsi à Mme Chebbak, lors d'une conférence de presse d'avant-match de la Coupe du monde de football féminine 2023: "Au Maroc, il est illégal d'avoir une relation gay. Avez-vous des joueurs gays dans votre équipe et à quoi ressemble la vie pour eux au Maroc?"
La Fédération marocaine de football n'a pas immédiatement répondu au commentaire de CNN et à sa question.
Un échange tendu
Selon la chaîne américaine, le modérateur de la FIFA a immédiatement interrompu le dialogue car, selon lui, la question était politique et ne concernait pas le football.
Le journaliste britannique a répondu qu'il ne pensait pas qu'il s'agissait d'une question politique, mais "d'une question sur les gens". La conférence de presse a pris fin peu après cet incident.
Une question déplacée
Selon CNN, la footballeuse Steph Yang, qui était présente dans la salle, a fait part de la consternation de certains membres des médias marocains par la question.
Shireen Ahmed, journaliste à CBC Sports, également présente dans la salle, a écrit que le journaliste avait "complètement dépassé les bornes", a souligné le média américain.
"Il importe de réduire les risques et il n'était pas nécessaire de poser cette question au capitaine ou à l'entraîneur [...]. Demander à une joueuse de parler de ses coéquipières, de savoir si elles sont homosexuelles et comment cela les affecte, alors que vous savez que ce n'est pas autorisé, est bizarre et dépasse les bornes", a-t-elle noté.
Avant de conclure que si un reportage nuit à quelqu'un, ce n'est pas seulement contraire à l'éthique, c'est aussi dangereux. Pour rappel, selon l’article 489 du Code pénal marocain, "les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe" peuvent être punis de six mois à trois ans de prison et d'une amende allant de 120 à 1.200 dirhams marocains, soit 11 à 111 euros.
Le Maroc, qui est la première équipe arabe de l'histoire à atteindre la finale de la Coupe du monde féminine, a entamé son parcours le 24 juillet par une défaite 6-0 contre l'Allemagne.