L’ex-député du Bundestag et membre du parti Alternative pour l’Allemagne Waldemar Herdt a évalué pour Sputnik les retombées pour les pays africains de la suspension par la Russie de l’accord sur les céréales.
"Je pense que la Russie est en mesure de couvrir elle-même les besoins du continent africain avec ses ressources alimentaires. Je suis certain qu’elle le fera", a-t-il avancé.
Il a souligné que la mise à l’arrêt de l’accord céréalier n’aurait pas d’impact sensible sur la situation des pays et peuples nécessiteux, y compris en Afrique.
"Nous comprenons tous qu’une partie infime du blé était livrée aux pays qui en avaient besoin. D’autant plus qu’aucune des promesses données à la Russie et sur lesquelles reposait le processus n’a été tenue. Le comportement envers la Russie reste le même que celui de ces 30 dernières années, comme si elle n’avait pas le droit de défendre ses intérêts, comme si elle n’était pas à même de donner une digne réponse à tous ces faux-jetons qui font la politique d’aujourd’hui en Occident", a-t-il détaillé.
Mise à l’arrêt de l’initiative
La Russie a refusé de prolonger l’initiative céréalière de la mer Noire signée en été 2022 par la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’Onu qui a expiré le 18 juillet.
En expliquant son non-renouvellement, Vladimir Poutine a fait remarquer que le volet de l’accord concernant la Russie n’avait pas été respecté et que la Russie rentrerait dans l’accord dès que les conditions de ce volet seraient remplies.
Le jour de l’arrêt de l’accord, le porte-parole du Président russe a confirmé les propos de ce dernier relatifs à l’intention de Moscou de soutenir les pays nécessiteux et de compenser gratuitement les livraisons de céréales ukrainiennes.
Nouvel itinéraire des livraisons
Après que la situation s’est compliquée en mer Noire, la Russie pourrait réorienter ses exportations vers le "couloir Nord-Sud" (via la Caspienne et l’Iran), selon Andreï Baklanov, professeur de l’École des hautes études en sciences économiques de Moscou.
"La situation se complique. Il faut chercher d’autres possibilités. Nos frontières occidentales sont fermées. Il y a des problèmes en mer Baltique", a-t-il commenté à Sputnik.
Et d’ajouter: le corridor "Nord-Sud se trouve loin de la zone des sanctions, de la portée de l’Occident. C’est un itinéraire clé. Il offre de bonnes conditions.