Le dossier du Sahara occidental est toujours aussi brûlant. Alors que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a décidé de reconnaître la "marocanité du Sahara occidental" dans une lettre envoyée au roi Mohammed VI, l’Algérie a réagi en faisant part de son incompréhension.
Cette reconnaissance et sa mise évidence par les autorités marocaines sont une "fuite en avant", a ainsi déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères. Cela traduit "l’harmonie des politiques de deux occupants et leur complicité dans la violation de la légalité internationale", souligne Alger, qui associe ainsi l’attitude israélienne vis-à-vis de la Palestine à celle de Rabat quant au Sahara occidental.
"L’Algérie a pris connaissance de l’annonce par les autorités marocaines de la reconnaissance par Israël de la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental. Cet acte, qui émane d’une autorité d’occupation au registre noir en matière de violation de la législation et de la légalité internationales, constitue une autre étape dans la série de manœuvres et de la politique de fuite en avant adoptée par l’occupant marocain", indique ainsi le ministre algérien des Affaires étrangères.
Alger pointe encore du doigt un "deal flagrant" entre les deux pays sur la question du Sahara occidental, soulignant que cela ne saurait effacer "le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination".
Bientôt une ambassade à Tel Aviv?
En janvier dernier, le site Axios avait déjà jeté une lumière crue sur le jeu diplomatique entre le Rabat et Tel Aviv, affirmant que le Maroc avait promis d’ouvrir une ambassade en Israël, si celui-ci prenait ouvertement son parti sur la question du Sahara occidental.
Une information qui prend une portée nouvelle aujourd’hui, suite à cette reconnaissance israélienne. Le Maroc serait bel et bien en train d’élever son bureau de liaison à Tel Aviv au rang d’ambassade, affirmait l’agence de presse espagnole EFE le 17 juillet, citant un haut responsable marocain.
Le conflit au Sahara occidental oppose le Maroc aux indépendantistes du front Polisario. Ces derniers réclament un référendum d’autodétermination, alors que Rabat se borne à proposer un plan d’autonomie sous sa tutelle. L’Algérie soutient les indépendantistes, alors que l’Espagne penche aujourd’hui pour le Maroc. La Tunisie, traditionnellement neutre, était sortie de sa réserve récemment, provoquant une crise avec Rabat.