Afrique en marche

L’Otan "prend juste ses désirs pour des réalités", selon un haut gradé français

"L'Otan n'a pas les moyens -ni financiers ni militaires, ni humains-, ni même pas la volonté politique d'engager un conflit frontal de haute intensité contre la Russie", affirme à L’Afrique en marche le général Dominique Delawarde, retraité de l’armée française, à voir les résultats du sommet de l’Otan à Vilnius.
Sputnik
Le sommet de l’Otan se tient les 11 et 12 juillet 2023, à Vilnius en Lituanie. Les dossiers les plus brûlants qui sont sur la table des discussions des chefs d’État de l’Alliance nord-atlantique sont: la contre-offensive (ratée) des forces ukrainiennes qui conditionne l’adhésion de ce pays à ce bloc, la question de l'admission de la Suède, le partenariat stratégique avec l'Union européenne, ainsi que l'interaction avec les pays non membres de l'Otan, dont le Japon et la Corée du Sud.
"Tous ceux qui réfléchissent en Occident, dont les géopoliticiens et les militaires (…), qui sont beaucoup plus mesurés et plus prudents que les politiques, savent pertinemment que l'Ukraine ne gagnera pas", affirme à Radio Sputnik Afrique le général Dominique Delawarde, ancien chef du département Situation-Renseignement-Guerre électronique à l'état-major interarmées de planification opérationnelle de l'armée française à la retraite.
Et de souligner que "c’est une évidence et qu’il va falloir donc négocier maintenant avec les Russes pour trouver un moyen de sortir de ce pétrin dans lequel on s'est mis". Il faut bien comprendre et se rendre à l’évidence, indique le général Delawarde, que "l'Otan n'a pas les moyens -ni financiers ni militaires ni humains-, ni même pas la volonté politique d'engager un conflit frontal de haute intensité contre la Russie, parce qu'elle sait qu'elle n'est pas de taille à affronter l’armée russe et qu’elle prend juste et souvent ses désirs pour des réalités". Dans le même sens, il affirme qu’"il n'y aura pas d'adhésion de l'Ukraine -ou de ce qui deviendra la future Ukraine à la fin de l’opération spéciale- à l’Otan tant que le conflit est toujours en vigueur avec la Russie et que l’armée ukrainienne n’a pas capitulé sans condition".

Or aujourd’hui, déplore l’invité de L’Afrique en marche, "les négociations sont quasiment impossibles étant donné que l'Ukraine et plus exactement les États-Unis n’en veulent pas. Et puis les Russes n'ont aucune confiance dans les promesses de l’Otan et des chefs d’État occidentaux, et ils ont toutes les raisons du monde de ne pas en avoir. Les précédents de l'ex-Yougoslavie, de la Libye, de la Syrie, de l’Irak et tous les mensonges qui ont été proférées par l'Otan, toutes les manœuvres dilatoires comme les accords de Minsk, qui ont été signés juste dans le but de gagner du temps, et de tous les faux prétextes pour engager des guerres partout dans le monde".

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