"Avant que ce soit une décision des autorités du pays, ce sont les Maliens eux-mêmes qui ont exigé le départ de la Minusma", rappelle à Radio Sputnik Afrique le géopolitologue malien Adama Diabaté, interrogé sur la fin du mandat de cette Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. Il souligne qu’elle "n’a été d’aucune aide aux forces armées maliennes pour défaire les réseaux aussi bien terroristes que sécessionnistes. Bien au contraire! Cette mission, tout comme les forces françaises de l’Opération Barkhane ou les unités européennes de la Task Force Takuba, ont contribué à alimenter et à protéger les mouvements terroristes et le gouvernement malien a des dizaines de preuves tangibles qui prouvent de manière irréfutable cette accusation".
Et d’ajouter que "c’est à partir de ce constat et les preuves fournies par le ministère de la Défense que la diplomatie malienne a demandé l’organisation d’une session spéciale du Conseil de sécurité de l’Onu pour les exposer devant la communauté internationale. Mais à ce jour, la France s’y oppose fermement. Pour les Maliens, la Minusma est la Mission multidimensionnelle pour la déstabilisation du Mali et non l’inverse".
Dans le même sens, M.Diabaté estime que "le ministre malien de la Défense a entièrement raison de qualifier la présence sur le territoire national de toutes ces forces militaires étrangères, Minusma, Barkhane et Takuba confondues, d’embouteillages sécuritaires, autrement dit des forces qui créent beaucoup plus de problèmes qu’elles n’en résolvent".
Pour Adama Diabaté, depuis le début de l’Opération militaire spéciale russe en Ukraine le 24 février 2022, "le monde est en train de changer rapidement, offrant une possibilité inouïe aux pays africains de s’émanciper, de recouvrer leur souveraineté dans toutes ses dimensions et de se développer en paix et en sérénité dans un monde multipolaire plus juste et plus humain". À ce titre, il souligne que "la Russie est l’un des pôles pivots de ce nouveau monde, qui est en train d’enterrer l’ancien en Ukraine. Aussi, nous avons le devoir d’expliquer aux Africains tout ce qu’ils peuvent faire et tirer d’un partenariat gagnant-gagnant avec elle dans tous les domaines".
Alors que des statistiques affirment que les BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud) ont dépassé le G7 en PIB pour l’année 2022, l’interlocuteur de L’Afrique en marche estime que "ces pays sont attendus et scrutés dans tous les secteurs et les espaces où les Occidentaux ont failli en Afrique. À eux, mais aussi aux Africains eux-mêmes, de changer la donne, créant une nouvelle base de coopération à même de développer leurs pays, dans tous les domaines y compris sécuritaire et militaire".
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