Que risque l'Afrique si l'accord céréalier n'est pas prolongé?

Pour le chef de l'Union céréalière russe, l'éventuelle résiliation de l'accord céréalier conclu à Istanbul il y a un an n'affectera en rien la sécurité alimentaire de l'Afrique. Moscou livrait déjà du blé à ces pays, et "assurera les volumes nécessaires" quel que soit le destin de l'accord.
Sputnik
Alors que l’accord céréalier peut toucher à sa fin le 17 juillet, cela n'aura aucun impact sur l'Afrique, a estimé pour Sputnik Arkadi Zlotchevski, président de l'Union céréalière russe. Selon lui, "un fétiche peu compréhensible a été gonflé à partir de l'idée de l'influence du blé ukrainien sur la famine mondiale".
On constate "déjà de facto des restrictions sur les expéditions terrestres de céréales ukrainiennes", a poursuivi l’expert.
Ainsi, au cours de ce dernier mois et demi, le volume de сes expéditions était passé de 52.000 tonnes à 22.500, mais "personne n'a remarqué le moindre impact sur le marché mondial et les pays africains en particulier", ce qui est lié au fait que cinq pays avaient refusé de les autoriser sur leur territoire, selon le responsable russe.

Moscou "assurera les volumes nécessaires"

En outre, l’Ukraine "se concentre essentiellement sur les livraisons de ressources fourragères", a souligné M.Zolotchevski. Et d’ajouter que les produits destinés à l'alimentation n’en représentent qu'une part dérisoire.
C’était la Russie qui livrait son blé aux pays du continent africain et elle "assurera les volumes nécessaires" quel que soit le destin de l'accord céréalier, a pointé l’expert.

Promouvoir la production interne

Et de rappeler que Vladimir Poutine a déclaré que Moscou était disposé à en offrir aux pays dans le besoin.
"Cependant, je ne miserais pas sur les livraisons gratuites, car un tel paternalisme perturbe en réalité les processus internes de développement de l'agriculture dans ces pays", a noté le spécialiste. En effet, le principal problème n'est pas la dépendance en importations de produits alimentaires, mais le fait que ces pays manquent de "motivation pour accroître leur propre production". À l'heure actuelle, les volumes de la production existante sont insuffisants pour couvrir la demande interne, explique-t-il.

Moscou ne voit pas de perspectives

Il n’y a aucune raison de prolonger l’accord céréalier, a déclaré ce mardi le ministère russe des Affaires étrangères. Moscou fait les efforts nécessaires pour s’assurer que tous les navires puissent mener à bien leur mission et sortir de la mer Noire avant cette date, a précisé la diplomatie russe.
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