Le ministère centrafricain de la Santé a réagi à une étude qui alerte sur la mortalité dans le pays, de 4 fois supérieure aux estimations de l’Onu. Publiée en avril dans la revue scientifique britannique Conflict and Health, l’enquête a été faite par un groupe de chercheurs, dont des Américains, un Congolais, un Centrafricain.
Selon le ministère, les résultats et les conclusions sont "irrecevables".
"Le ministère de la Santé et de la Population déplore l’instrumentalisation de la science et de la santé à des fins géopolitiques et géostratégiques", indique le communiqué qui pointe que Leslie Roberts, le chercheur qui a supervisé les recherches, a la nationalité américaine.
Le ministère envisage de prendre les "dispositions appropriées" pour obtenir l’annulation de la publication. Par ailleurs, il recommande de suivre les données "validées par [l’institut centrafricain des statistiques] ICASEES et le système des Nations-Unies". Les autorités se réfèrent aux données d'ICASEES, selon lesquelles le taux de mortalité en Centrafrique en septembre 2022 était de 0,62 décès pour 10.000 personnes par jour.
Les recherches sur la mortalité en RCA
L’étude a été menée en 2022. Au total, les chercheurs ont interviewé 5.070 personnes.
Selon les données recueillies, le taux de mortalité dans les zones contrôlées par le gouvernement centrafricain est de 105 décès pour 10.000 personnes par jour. Dans les zones échappant au contrôle de Bangui, il est de 115 décès pour 10.000 personnes par jour. Le taux brut de mortalité est de 1,85 dans les zones contrôlées et 1,31 dans les zones non contrôlées par le gouvernement.
L'enquête comprenait des questions sur la santé et les défis des ménages. Les familles ont décrit le paludisme, la fièvre et la diarrhée comme les principales causes de décès signalées, la violence représentant 6% de toutes les morts.