La barrière du sacré. Vladimir Poutine a réagi à la manifestation ayant eu lieu devant la grande mosquée de Stockholm, durant laquelle un Coran a été brûlé. Alors que le rassemblement avait été autorisé par la police suédoise, le Président russe a expliqué que son pays voyait les choses autrement.
La Russie respecte en effet les livres des grandes religions et admet que le Coran est fondamental pour les musulmans. Une atteinte au texte sacré de l’Islam peut donc être punie par la loi, en vertu de la Constitution. La Russie s’inscrit ainsi dans une ligne radicalement différente de l’Occident.
"C'est un sanctuaire pour les musulmans et pour tous les autres. Nous savons que dans d'autres pays, ils agissent différemment. Ils ne respectent pas les sentiments religieux des gens et disent que ce n'est pas un crime", a ainsi souligné le chef d’État en visite à Derbent, au Daghestan.
Vladimir Poutine a encore insisté sur le caractère multi-religieux de la Russie, expliquant que musulmans et chrétiens orthodoxes se retrouvaient dans un sentiment d’unité nationale. Il a ajouté que les dirigeants musulmans comme orthodoxes prônaient la paix et le dialogue interreligieux.
"Dieu merci, grâce à un clergé tel que le vôtre, nous avons une paix interconfessionnelle forte dans le pays. Le patriarche de Moscou et de toute la Russie enseigne aussi aux chrétiens orthodoxes à maintenir cet état et nous dit tout le temps: +Les musulmans sont nos frères+", a noté le dirigeant en s’adressant aux responsables musulmans.
Un Coran brûlé
Ce 28 juin, une manifestation a eu lieu devant la plus grande mosquée de Stockholm, au premier jour de l'Aïd el-Kebir, considérée comme la plus importante fête musulmane. Un protestataire a profité de l’occasion pour piétiner un Coran, avant de le brûler.
Certains se sont étonnés qu’une telle manifestation ait pu être autorisée par la police suédoise. Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson a tenté de se justifier, en déclarant que la liberté d’expression était une "part fondamentale de la démocratie". Si l’acte de brûler le Coran reste "légal" il a néanmoins admis qu’il était "inapproprié".
Les événements ont eu un retentissement en dehors des frontières suédoises et plusieurs pays du Moyen-Orient fait part de leur indignation. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan a ainsi condamné cet autodafé, parlant d’un "acte ignoble" motivé par l’islamophobie.
Mi-mars, des soldats ukrainiens avaient également brûlé un Coran, provoquant la colère des musulmans de Crimée et du Caucase.