Les agences de renseignement américaines recevaient depuis plus d’une semaine des informations sur les préparatifs à la rébellion armée en Russie, menée par le fondateur du groupe Wagner Evgueni Prigojine, relatent plusieurs médias américains.
Ces services secrets disposaient de ces informations dès la mi-juin, écrit le Washington Post. Ils ont informé l'administration Biden et de hauts responsables du Pentagone le 21 juin, trois jours avant le début de l’insurrection, poursuit de son côté le New York Times en se référant à ses sources proches du dossier.
Une confirmation supplémentaire est arrivée le lendemain. Le renseignement en a enfin fait un point auprès d’un groupe d'élus du Congrès, toujours selon le NYT.
Silence gardé
Par ailleurs, les agences de renseignement américaines ont décidé de ne pas rendre publiques leurs informations concernant la mutinerie en préparation.
"Ils avaient clairement peu d'intérêt à aider M. Poutine à éviter une fracture majeure et embarrassante de son soutien", note le NYT.
D’ailleurs, Washington craignait que Moscou ne puisse utiliser ces données pour accuser les États-Unis d'organiser un coup d'État en Russie, suggère le média.
Indices révélateurs
La partie américaine n'avait pas les détails précis du projet de mutinerie, d’après les médias. Des responsables des services de renseignement américains et occidentaux en voyaient quelques "signes", écrit CNN. Pour eux, un indice important était que les militaires de Wagner accumulaient des armes et des munitions.
De plus, il était difficile de comprendre à quel point le fondateur du groupe paramilitaire était sérieux quant à l'idée de menacer le commandement militaire russe et où il emmènerait ses troupes.
Solution de la crise
Le 23 juin, le fondateur du groupe Wagner a lancé un appel à renverser le commandement militaire russe, prétendant que les troupes de la Défense avaient frappé ses camps arrières. Les frappes ont été démenties par les autorités russes.
Le 24 juin, des unités du groupe Wagner ont pris le contrôle du quartier-général du district militaire russe du Sud, à Rostov-sur-le-Don. De plus, Evgueni Prigojine déclarait avoir entamé une "marche" vers Moscou.
Vers la soirée du 24 juin, une solution à la crise a été trouvée suite aux négociations entre lui et le Président biélorusse. Les pourparlers ont été organisés avec l'accord de Poutine. Evgueni Prigojine a alors accepté de retirer ses combattants de Rostov-sur-le-Don, de stopper sa progression vers la capitale et de ramener ses troupes vers leurs lieux de cantonnement.
Le Kremlin a promis de classer sans suite l'affaire pénale ouverte la veille pour appels à la mutinerie armée. Suite à cet accord, le chef de Wagner partira pour la Biélorussie.