Scandale de l'hymne: le président du Sénat algérien accuse Paris de "colonialisme d'extermination"

Après l'agacement de Paris face à la décision d'Alger de réintégrer un couplet sur la colonisation française dans son hymne national, le président du Conseil de la Nation accuse Paris d'avoir mené un "colonialisme d'extermination" en Algérie, selon le site d'information Algérie 360.
Sputnik
Le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, a qualifié la présence française en Algérie de "colonialisme d'extermination", relate le site d'information Algérie 360.

"Le colonialisme français en Algérie était un colonialisme d’extermination", a-t-il estimé peu après une déclaration faite par Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, concernant un couplet sur la colonisation réintégré dans l'hymne algérien.

Selon M.Goudjil, la France doit en reconnaître et en traiter les conséquences, notamment en ce qui concerne la question de la mémoire et de la justice.

Encore des traces de colonialisme?

M.Goudjil a souligné que de nombreux Français ne comprenaient pas la distinction entre le peuple français et le colonialisme français, dont les réactions, fussent-elles anciennes, nouvelles ou renouvelées, étaient toutes pareilles, note Algérie 360.
"Les vestiges du colonialisme français existent toujours et ils sont arrivés à commenter notre hymne national", a-t-il dit, relayé par le site algérien.
Il a toutefois souligné que son pays ne considérait pas la France comme un ennemi, mais plutôt comme un partenaire avec lequel il entretient des relations complexes et variées.

L'hymne de la discorde?

Le Président a récemment autorisé par décret de jouer le Kassaman, hymne algérien, dans son intégralité dans certaines circonstances. Or cela suppose la réintégration d'un couplet qui est pour l'heure rarement joué et qui évoque la colonisation française.
Ce qui n'a visiblement pas plu à Paris, qui par l'intermédiaire de sa cheffe de la diplomatie s'est intéressé sur la motivation d'Alger de mettre en avant ce couplet.
De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères s'était dit surpris de la réaction de Paris, évoquant une impression de manipulations politiques. Il a ironisé en invitant Mme Colonna à porter aussi des critiques à la musique de l'hymne pendant qu'on y était.
Discuter