Le Président tchadien appelle à annuler les dettes des pays pauvres

Les dettes des pays pauvres les plus exposés aux effets du changement climatique doivent être supprimées, a déclaré le Président du Tchad lors du sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris. Celui-ci a accusé "les pays puissants" d’être à l’origine du dérèglement climatique affectant les pays du Sud global.
Sputnik
Le Président du Tchad Mahamat Idriss Déby Itno a appelé l’Occident à effacer les dettes des pays africains les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique lors de son discours au sommet pour un nouveau pacte financier qui s’est ouvert à Paris ce jeudi le 22 juin.
"Les besoins de développement des pays africains vont plus vite que les réformes qu’ils mettent en place", a indiqué le dirigeant tchadien.
La liste des pays à faible revenu comprend la plupart des pays africains, dont le Tchad, la RCA, la Guinée, le Ghana, le Zimbabwe, l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Mali, le Mozambique et d’autres. Selon Mahamat Idriss Déby Itno, les pays à un taux d’endettement élevé sont obligés de faire face à de nombreux chocs extérieurs sans réellement posséder de dispositifs financiers pour y réussir.
Ces 10 dernières années, le Tchad a constamment investi dans la réduction de son niveau d’endettement estimé aujourd’hui à 36,2%. Des efforts ont été entrepris pour lancer les réformes structurelles visant à favoriser davantage la mobilisation des ressources internes, diversifier l’économie et réduire la dépendance du secteur pétrolier. Tout de même, "le niveau d’endettement du Tchad est de 36,2 % en 2023 ce qui est encore loin du seuil de 70% de la région", a déploré le Président tchadien.
Le Tchad est l’un des pays les plus exposés au changement climatique qui pèse sur l’agriculture et l’élevage avec des menaces concrètes sur la sécurité alimentaire, a poursuivi le Président. Et de noter que "les vies humaines méritent une attention mondiale".
"Je ne saurai passer sous silence le fait que les pays puissants sont à l’origine du dérèglement climatique qui a eu et continue d’avoir des conséquences sévères et pesantes sur les pays du Sud et notamment les pays africains. Par conséquent, je tiens appeler la suppression pure et simple des dettes des pays africains pour compenser les dégâts énormes causés par le dérèglement climatique et alléger le fardeau subi par les pays africains malgré eux", a-t-il conclu à l’issue de son intervention.
En même temps, Mahamat Idriss Déby Itno a appelé la communauté internationale à développer les dispositifs de financement plus flexibles et au minimum de procédures administratives, afin d’aider les pays d’Afrique à "lutter contre les changements climatiques, assurer la sécurité alimentaire et apporter les réponses aux importants défis humanitaires et sécuritaires auxquels nous sommes collectivement confrontés".

Sommet de Paris

Plusieurs dizaines de chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des dirigeants d’institutions financières internationales et d’ONG se sont rassemblés ce 22 juin à Paris pour discuter d’un nouveau pacte financier mondial.
Convoqué sur l’initiative du Président Macron, le sommet est censé apporter des réponses aux difficultés que rencontrent les pays du Sud notamment pour ce qui est de la problématique du réchauffement climatique.
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