Les règlements en devises nationales ont le vent en poupe. Adoptés par la Russie, la Chine ou l’Inde pour échanger avec un certain nombre de leurs partenaires, ils pourraient aussi trouver un terreau favorable en Égypte. Le pays réfléchit en effet à cette option pour commercer avec plusieurs pays des BRICS, a expliqué le ministre égyptien de l'Approvisionnement, Ali Moselhy.
"Il y a des discussions pour que nous puissions échanger dans les devises locales de pays comme l'Inde, la Russie ou la Chine" a-t-il ainsi déclaré à l’agence Reuters.
L’idée d’ouvrir une ligne de crédit avec l’Inde pour faciliter ces paiements n’est cependant pas sur la table, contrairement à ce qui avait été annoncé par Bloomberg, a précisé le ministre.
Rapprochement avec les BRICS
Comme de nombreuses autres puissances régionales, l’Égypte garde un œil sur les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le Caire a d’ailleurs commencé un rapprochement en adhérant à la Nouvelle Banque de développement (NDB), l'institution financière portant les projets du groupe, qui se veut une alternative à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).
Le pays des pharaons continue par ailleurs d’entretenir de bonnes relations avec la Russie, au grand dam des puissances occidentales. Le géant russe Rosatom poursuit ainsi la construction de la première centrale nucléaire du pays, à El-Dabaa. L’Égypte cherche en outre des alternatives de paiement par cartes bancaires pour les touristes russes, toujours très attirés par ses stations balnéaires. Les cartes Mir pourraient fournir une solution.
Côté chinois, Le Caire va se positionner sur le marché obligataire en émettant les fameux "Panda Bond", en soutien avec la Banque africaine de développement.
Les paiements en devises nationales se sont renforcés ces dernières années, pour tenter d’échapper au monopole du dollar. La Chine mise notamment sur le yuan et a signé des accords commerciaux avec le Brésil pour échanger avec sa devise dans divers secteurs. Même logique avec l’Inde, qui a récemment proposé à plusieurs pays d’Afrique de commercer en roupies.