La Chine et le Brésil prêts à commercer en yuans

© AFP 2024 STRUn employé compte des billets de 100 yuans dans une banque de Lianyungang
Un employé compte des billets de 100 yuans dans une banque de Lianyungang - Sputnik Afrique, 1920, 30.03.2023
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Pékin et Brasilia ont signé un accord commercial pour faciliter les échanges en yuans dans plusieurs secteurs. La devise chinoise a le vent en poupe depuis plusieurs semaines.
Le yuan continue sa montée en puissance dans les échanges internationaux. Soucieuse de renforcer sa coopération financière avec l’Afrique, la Chine regarde aussi du côté de l’Amérique latine pour poursuivre l’internationalisation du yuan.
Pékin vient en ce sens de signer un accord commercial avec Brasilia, pour encourager les échanges via la devise chinoise, a déclaré Guo Tingting, vice-ministre chinois du Commerce.
"Nous avons signé un accord avec le Brésil sur le paiement en yuans, ce qui facilite grandement nos échanges. Nous allons élargir la coopération dans le domaine de l'alimentation et des minéraux, rechercher la possibilité d'exporter des biens à haute valeur ajoutée de la Chine vers le Brésil et du Brésil en Chine", a annoncé la responsable.
Les deux pays vont notamment créer une chambre de compensation, pour court-circuiter le dollar américain. Elle facilitera les prêts en devises nationales et réduira les coûts des transactions entre les deux parties.

Multiples partenaires

La Chine pousse de plus en plus à l’internationalisation du yuan, si bien que 25 pays ont déjà conclu des accords avec Pékin pour commercer avec sa devise, comme l’a souligné Tatiana Rosito, secrétaire aux Affaires internationales du ministère brésilien des Finances. En Amérique du Sud, cette coopération passe notamment par le programme de la Nouvelle route de la soie, auquel participent par exemple le Chili et l’Argentine.
Pékin souhaite également encourager les échanges en yuans avec ses partenaires africains. Des chambres de compensation avaient d’ailleurs déjà été mises en place avec l’Afrique du Sud, la Zambie et Maurice ces dernières années.
L’Angola avait en outre adopté le yuan comme seconde devise officielle en 2015. Le Zimbabwe avait pris une décision semblable la même année, pour pallier l’effondrement du dollar zimbabwéen, et après que la Chine a accepté d’effacer 40 millions de dollars de dette du pays.
Le Président russe, Vladimir Poutine, a d’ailleurs récemment soutenu ces stratégies, encourageant les pays africains à se tourner vers le yuan. La Russie va elle-même accentuer sa position en la matière, alors que deux tiers du commerce bilatéral russo-chinois se font déjà en roubles et en yuans.
Cette montée en puissance du yuan témoigne par ailleurs des volontés de dédollarisation du système monétaire mondial. De nombreux pays cherchant désormais une alternative au monopole du pays au billet vert, particulièrement au sein du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
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