Pomme de discorde: le prix des fruits explose en Algérie

Certains fruits comme la pomme ont vu leur prix bondir en Algérie ces dernières semaines. L’interdiction d’importer et les marges abusives sont notamment en cause.
Sputnik
L’inflation continue son petit bout de chemin en Algérie. Après certains légumes comme l’oignon, c’est désormais au tour des fruits de voir leur prix s’envoler, rapporte le média TSA. Le kilo de cerises a ainsi passé la barre des 2.500 dinars (environ 18 dollars) avant de refluer entre 600 et 1.300 dinars récemment (entre 4 et 9 dollars).
Plus symbolique encore: la pomme algérienne peut désormais atteindre les 2.000 dinars le kilo (14 dollars) sur certains marchés, selon TSA. De quoi décourager les bourses les moins fournies.
La flambée des prix est en partie liée à l’interdiction d’importer durant l’été, qui n’a pas été compensée par une hausse de la production nationale. Une offre insuffisante qui peine à alimenter la demande, comme l’explique à TSA Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA).
"L’interdiction de l’importation de la pomme n’a pas été accompagnée par une augmentation de la production locale. Au contraire, cette année la production a baissé. L’offre a baissé, ce qui provoque la hausse des prix actuellement", déclare-t-il ainsi.
Par ailleurs, le prix de la banane est resté élevé, alors qu’il tire traditionnellement vers le bas ceux des autres fruits saisonniers.

Marges abusives

Côté consommateurs, certains soupçonnent également la filière de la pomme de tirer profit de la situation pour accentuer leurs marges. L’interdiction d’importer a de fait entériné le monopole de la pomme algérienne.
"Quand on étudie le coût de production de la pomme, il n’atteint pas 10% des prix de vente. Il y a une marge abusée et injustifiée", explique ainsi à TSA Mustapha Zebdi, président de l’association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoce).
Le responsable appelle les pouvoirs publics à réagir, soit en plafonnant les marges, soit en permettant le retour aux importations.
Mi-avril, les autorités avaient déjà pris des mesures pour réguler la hausse du prix de la banane, en augmentant justement les quotas d’importations et en leur assignant un cahier des charges plus serré.
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