La France n’a pas l’intention, encore moins intérêt à quitter l’Afrique dont dépend son développement économique; elle insiste pour rester malgré le fait que son départ est souhaité par une grande partie des Africains francophones, a déclaré à Sputnik Afrique ce 9 juin Ibrahim Namaiwa, consultant indépendant, acteur et activiste de la société civile nigérienne, membre du Mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable (MPCR).
"En dépit de multiples protestations des populations africaines et de la volonté affichée des Africains de voir la France quitter définitivement les pays africains, notamment les pays du Sahel, on constate que la France s'arc-boute et continue à s'accrocher dans ces pays […]. Ce n’est pas un fait du hasard, c'est dû au fait que la France est dépendante de ces pays-là", a-t-il indiqué.
Pour Abdoulaye Nabaloum, du Burkina Faso, membre fondateur de l'association Actions pour la souveraineté des peuples (ASP), et président de la Confédération des associations et mouvements panafricains de l'Afrique de l'Ouest (CAMPAO), la France essaie de gagner du temps en faisant cette réorganisation, en voulant dissuader ou montrer que cette présence-là va diminuer.
Un départ de plus en plus souhaité
Selon Abdoulaye Nabaloum, à l’instar des gouvernements malien et burkinabé qui ont souhaité et obtenu le départ de l’armée française, la jeunesse de plusieurs autres pays met la pression aux gouvernements pour se débarrasser de l’impérialisme français.
"Aujourd'hui, le cas du Sénégal où il y a des manifestations est un exemple. Le cas du Niger, où effectivement la jeunesse réclame de jour en jour, de plus en plus, le départ des soldats français. C'est également au niveau du Tchad, où la jeunesse réclame de plus en plus le départ des bases militaires françaises", a-t-il souligné.
Ibrahim Namaiwa, qui définit l’impérialisme français en trois mécanismes -militaire, diplomatique et économique- à travers le franc CFA et les multinationales françaises, pense que la jeunesse africaine est consciente des enjeux et est prête à se battre pour enfin voir la France quitter définitivement son sol.
"Nous sommes aussi conscients de tous ces enjeux, nous continuons à nous battre afin de voir la France quitter définitivement nos pays. Le combat de l'heure, c'est vraiment le combat qui consiste à demander le départ immédiat et sans conditions des soldats français de nos territoires", a-t-il conclu.