Le niveau de tension sans précédent entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite est révélé par le Washington Post. Ces pays sont pourtant considérés comme des alliés de longue date.
En octobre 2022, Joe Biden a promis des "conséquences" à l'Arabie saoudite pour sa décision de réduire la production de pétrole dans le contexte des prix élevés de l'énergie aux États-Unis.
En public, le gouvernement saoudien a poliment défendu ses actions par des déclarations diplomatiques, relate le quotidien.
"Mais en privé, le prince héritier Mohammed ben Salmane a menacé de modifier fondamentalement la relation américano-saoudienne vieille de plusieurs décennies et d'imposer des coûts économiques importants aux États-Unis s'ils ripostaient contre les décisions pétrolières", écrit le Washington Post en se référant à un document classifié.
Le prince héritier a affirmé "qu'il ne traitera plus avec l'administration américaine", indique le document. Il aurait promis "des conséquences économiques majeures pour Washington".
Pourtant, des mois plus tard, Biden n'a pas encore sanctionné ce pays, et le prince saoudien continue à dialoguer avec de hauts responsables américains. Le dernier exemple en date est la médiation américano-saoudienne dans le dossier soudanais.
Fuite de documents sensibles
Le document classifié ne précise pas si la menace du prince héritier a été transmise directement aux responsables américains ou interceptée par les services de renseignement.
Ce document a été repéré par le quotidien américain dans le cadre d’une fuite sans précédent d’informations sensibles. À l’origine de cette fuite se trouve le jeune informaticien Jack Teixeira de la Garde nationale aérienne des États-Unis. Il publiait des documents classifiés concernant différents sujets sur la plate-forme Discord.
Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis a déclaré n’avoir pas eu connaissance "de telles menaces de la part de l'Arabie saoudite", selon le quotidien. L’ambassade saoudienne reste silencieuse.