Contrairement à l’Occident et ses organisations, l’Afrique, de par sa neutralité et son désintérêt par la poursuite des hostilités en Ukraine représente de fait un médiateur idéal pour le règlement du conflit ukrainien, a déclaré ce 6 juin à Sputnik Muhammad Sadiq Ismail, directeur du Centre arabe d'études stratégiques.
"Les organisations internationales et les puissances mondiales, y compris les États-Unis et les États européens, ne sont pas des parties neutres, la plupart d'entre elles défendent l'Ukraine. Je pense qu'il faut un médiateur comme l'Afrique, qui n'est pas intéressée par la prolongation du conflit", a-t-il indiqué.
Selon M.Sadiq, l'Afrique, qui entretient de bonnes relations avec la Russie et l'Ukraine, est intéressée par la résolution de cette crise car elle est, en fait, la cause de la crise alimentaire sur le continent. Avant de préciser que la Russie investit également beaucoup dans les pays africains, renforçant ainsi la coopération avec eux.
"C'est pourquoi il est si important d'écouter l'Afrique et son initiative de paix pour mettre fin au conflit en Ukraine le plus rapidement possible", a-t-il affirmé.
Infliger coûte que coûte une défaite à la Russie
Se prononçant sur la destruction de la partie supérieure du barrage hydroélectrique de Kakhovka par des frappes ukrainiennes, l’interlocuteur de Sputnik pense que le but ultime de tous ces sabotages, c’est de mettre la Russie à terre.
"Le but de toutes ces actions subversives des forces armées ukrainiennes est non seulement d'infliger une défaite stratégique à la Russie, mais aussi de l'affaiblir en tant qu'État", a-t-il précisé.
Le mutisme des médias occidentaux
M.Sadiq dénonce l’hypocrisie des médias occidentaux face aux actes de destruction perpétrés par Kiev et insiste sur la nécessité de mettre fin au conflit.
"Tout ce qu'ils [les Ukrainiens-ndlr] font, en particulier contre les civils, est activement couvert par les médias occidentaux. La guerre entre la Russie et l'Ukraine doit cesser, toutes les opérations militaires doivent s'arrêter", a-t-il conclu.
Selon l’annonce des autorités locales, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans la nouvelle région russe de Kherson, cible de réguliers bombardements par Kiev, a été en partie détruit par de nombreuses frappes ukrainiennes. Plusieurs villes se trouvent dans la zone à risque d’inondation. Les autorités préparent une évacuation.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a de son côté, démenti toute accusation à l’encontre de la Russie, rassurant qu’il s’agit d’un sabotage voulu par Kiev, qui est la résultante de l’échec de la prétendue contre-offensive ukrainienne.