Le gouvernement sud-africain a l’intention de changer prochainement la législation nationale pour avoir le droit de décider indépendamment de la question de l’arrestation d’une personne recherchée par la Cour pénale internationale (CPI), a indiqué le vice-ministre de la présidence sud-africaine.
"En juin, nous soumettrons la loi au parlement", a déclaré Obed Bapela à l'émission Newshour de la BBC World Service.
Par le biais de la loi, l'Afrique du Sud "s'accordera des exemptions sur qui arrêter et qui ne pas arrêter".
Mandat de la CPI contre Poutine
Cette initiative intervient sur fond de question de l’éventuelle présence du dirigeant russe au sommet des BRICS programmée pour le mois d’août en Afrique du Sud. Vladimir Poutine est visé par un mandat d’arrêt émis par la CPI.
Cette instance le tient responsable, ainsi que son émissaire pour les enfants, de la "déportation" d'enfants que les autorités russes ont évacués vers des zones sûres. Moscou ne reconnaît pas la compétence de la CPI et considère ses décisions nulles et non avenues, selon le porte-parole du Kremlin.
L’Afrique du Sud reconnait cependant la compétence de la CPI. Précédemment, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa avait déclaré que les autorités examineraient la question de la dénonciation du traité établissant l’instance.
Doubles standards de la CPI
Obed Bapela a également fustigé l’instance pour ses "deux poids deux mesures":
"Nous n'avons jamais pensé que la CPI que nous avons aujourd'hui sera ce qu'elle est. Ils n'ont jamais inculpé Tony Blair, ils n'ont jamais inculpé [George W] Bush pour leurs meurtres d'Irakiens", a-t-il déclaré, faisant référence aux anciens dirigeants britanniques et américains pour leur invasion de l'Irak en 2003.