Mandat d’arrêt contre Poutine: il faut "une Cour pénale africaine" pour court-circuiter la CPI

Cour pénale internationale (CPI) de La Haye - Sputnik Afrique, 1920, 26.05.2023
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L’Afrique doit se doter au plus vite de sa propre Cour pénale, pour éviter des imbroglios comme celui touchant Vladimir Poutine, a déclaré l'ancien Président sud-africain Thabo Mbeki. Le responsable a souligné que son pays n’accepterait sans doute pas d’arrêter le Président russe, comme le demande la Cour pénale internationale (CPI).
Une alternative africaine. L’ancien Président sud-africain Thabo Mbeki a appelé le continent à créer le plus rapidement possible sa propre Cour pénale, pour ne plus avoir à dépendre de la Cour pénale internationale (CPI). Une solution qui éviterait les casse-têtes juridiques, comme celui survenu après la délivrance d'un mandat d'arrêt de la CPI contre le Président russe Vladimir Poutine.
"Les documents établissant une Cour pénale africaine doivent être ratifiés dès que possible par les pays du continent afin de pouvoir prendre leurs propres décisions sur l'émission de mandats, et non suivre la CPI", a ainsi affirmé l’ex-dirigeant à l’occasion de la journée de l’Afrique, selon la SABC.
La décision de créer une Cour pénale africaine a été prise au sommet de l’Union africaine en 2014, mais n’a pas encore été mise en œuvre. Un retard malheureux, qui laisse le continent enchaîné aux seules décisions de la CPI.

Embrouillamini autour de Vladimir Poutine

Thabo Mbeki a évidemment fait référence à l’imbroglio autour de la potentielle venue de Vladimir Poutine en Afrique du Sud. Le Président russe est en effet visé par un mandat d’arrêt international de la CPI, alors que la nation arc-en-ciel est membre de l’organisation.
Pretoria explore désormais différentes pistes pour permettre à Vladimir Poutine de prendre part au sommet des BRICS, prévu à Durban en août prochain, envisageant par exemple un évènement mixte, à la fois en ligne et en présentiel.
De son côté, Thabo Mbeki, souligne l’impasse dans lequel se trouve son pays, à cause des engagements pris auprès de la CPI.

"Je ne pense pas que le gouvernement sud-africain acceptera un jour d'arrêter Vladimir Poutine en raison de notre participation à la CPI. Je suis certain que nous ne pouvons pas dire au Président Poutine ‘je vous en prie, venez en Afrique du Sud’ et ensuite l'arrêter. En même temps, nous ne pouvons pas lui dire ’venez en Afrique du Sud‘ et ne pas l’interpeller, car ce faisant, nous enfreignons notre propre loi, et nous ne pouvons pas agir comme un gouvernement anarchique", explique-t-il.

Le 17 mars, la CPI avait émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, commissaire russe aux droits de l'enfant, sur des accusations d'expulsion illégale d'enfants ukrainiens. La Russie, qui n’appartient pas à la CPI, avait répliqué en plaçant plusieurs juges de l’organisation sur la liste des personnes recherchées
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