Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov effectue sa quatrième visite officielle sur le continent africain en un an. Cela envoie un message fort aux partenaires africains, soutient auprès de Sputnik Mayya Nikolskaya, spécialiste de l’Afrique, chercheuse à l’Institut d’études internationales de l’université russe MGIMO.
"Le vecteur géographique [des visites] a légèrement évolué vers l'Afrique de l'Est. C'est une étape très correcte, très prometteuse. Les pays africains doivent savoir exactement avec qui ils travaillent", indique l’experte.
En juillet 2022, le chef de la diplomatie russe s’est rendu en Égypte, au Congo, en Ouganda, en Éthiopie et a rencontré les dirigeants de l'Union africaine. En janvier 2023, il a été en Angola, en Afrique du Sud, en Eswatini et en Érythrée. Enfin, en février, Sergueï Lavrov a visité le Mali, la Mauritanie, le Soudan.
"Il est réjouissant de voir que la Russie élargit la géographie des visites sur le continent africain", réagit-elle.
Tendance qui mûrissait depuis longtemps
L’intensification des contacts avec les pays africains est une "tendance qui se prépare depuis longtemps, et qui a enfin pris forme", note la chercheuse.
"La présence personnelle du ministre des Affaires étrangères, avec une délégation aussi colossale, composée de plusieurs dizaines de personnes, souligne une fois de plus l'énorme importance que la Russie attache désormais aux relations avec ces pays!", selon elle.
Maya Nikolskaya note que cette tendance s’applique également à la politique étrangère américaine, les visites des officiels se multipliant ces derniers temps. "Dans un futur proche, je pense que ces visites vont au moins maintenir leur fréquence, et peut-être seront-elles plus nombreuses. Il faut être prêt pour cela", note-t-elle.
La dernière tournée en date
La dernière tournée africaine de Lavrov a débuté le 29 mai, avec une visite au Kenya. Ce même jour, le pays africain a reçu un lot humanitaire de 34.000 tonnes d’engrais russes. Ensuite, au Burundi, le ministre a réaffirmé l’attachement de la Russie à la réalisation de la feuille de route sur le développement conjoint du nucléaire civil. Quant au Mozambique, le chef de la diplomatie a annoncé le 31 mai que Moscou était prêt à lui livrer des équipements militaires.
L’agenda des visites au Kenya et Burundi est "assez riche", de plus, "tout n'est pas annoncé ou rendu public" analyse Mayya Nikolskaya. Pour elle, l'un des principaux objectifs de ces visites est de discuter de la participation des chefs des États au sommet Russie-Afrique. Il aura lieu fin juillet à Saint-Pétersbourg.