"La dédollarisation est une réponse inévitable à la militarisation du dollar", selon Téhéran

Le désamour du dollar constaté dans certains pays s’explique par la pression politique que les États-Unis exercent avec leur monnaie, a expliqué le vice-Président iranien Mohammad Mokhber. La décision d’abandonner le billet vert apparaît ainsi de manière naturelle.
Sputnik
Le glas du dollar semble avoir sonné. De plus en plus de pays veulent réduire leur dépendance vis-à-vis de la devise américaine, a indiqué le vice-Président iranien Mohammad Mokhber lors de la réunion annuelle de l’Asian Clearing Union (ACU).
Un phénomène logique, car les États-Unis ont "militarisé" leur billet vert, se servant de son hégémonie pour sanctionner comme bon leur semble les pays en désaccord avec eux, a expliqué le responsable.
"La dédollarisation n’est plus un choix volontaire des pays, mais une réponse inévitable au projet de militarisation du dollar", a-t-il ainsi déclaré, selon un communiqué de la vice-Présidence.
À ce propos, le responsable est revenu sur la déconnexion de l’Iran et de la Russie du réseau international SWIFT, actée par l’Occident.
Les États-Unis eux-mêmes sont conscients que leur politique de sanctions à des répercussions sur le dollar, a encore rappelé Mohammad Mokhber. Mi-avril, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait ainsi admis que les sanctions imposées à la Russie présentaient "un risque" pour le billet vert pouvant saper l’hégémonie du dollar.

Dédollarisation de plus en plus prisée

De nombreuses voix appelant à la dédollarisation de l’économie se sont fait entendre ces derniers mois. L’un des sujets phares du prochain sommet des BRICS serait d'ailleurs la création d’une monnaie commune à cette organisation pour contrer l'hégémonie du billet vert.
Au Venezuela, le Président Nicolas Maduro a ainsi déclaré que ce phénomène était prégnant et ne faisait que s’accélérer.
L’abandon du dollar passe notamment par la multiplication des échanges en monnaie nationale. La Chine commerce ainsi de plus en plus en yuan, y compris dans le domaine de l’énergie, règne du traditionnel "pétrodollar". Fin mars, Pékin avait ainsi acheté 65.000 tonnes de GNL (gaz naturel liquéfié) aux Émirats arabes unis en réglant en yuan, une grande première sur la scène internationale.
L’Inde cherche également à internationaliser sa monnaie et vient de proposer à plusieurs pays africains comme le Soudan, le Malawi ou l’Éthiopie de commercer en roupies.
D’autres menaces planent également sur le dollar. Business Insider en avait récemment listé une dizaine, depuis l’émergence de crypto-monnaies adossées sur l’or jusqu’à la possible apparition d’une devise commune sud-américaine.
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