Au-delà du gain militaire, la bataille d’Artiomovsk va porter un coup au moral ukrainien. En libérant la ville, les forces russes ont en effet mis fin au mythe d’une résistance indomptable, analyse ainsi le média croate Advance. Le Président Volodymyr Zelensky a ainsi instrumentalisé les combats autour de la ville, ce qui se retourne désormais contre lui.
"Afin de donner un sens à sa légende, Zelensky a dû créer un mythe à partir d’Artiomovsk. Et il a réussi, de sorte que même les politiciens occidentaux, comme les petits enfants, ont cru aux contes de fées sur une sorte de +résistance invincible+", explique ainsi Advance.
Un récit en partie crée pour montrer que l’Ukraine pouvait résister à l’armée russe, dans le but d’obtenir plus de soutien et d’armes de l’Occident. Mais la chute de ce symbole met désormais le dirigeant ukrainien en difficulté et pourrait le pousser à des négociations, siles forces de Kiev ne sont pas en mesure de contre-attaquer.
Le choc de la perte d’Artiomovsk pourrait même amener à des rebellions dans le camp ukrainien, affirme Advance.
"Kiev devra mettre toutes les cartes sur la table, s'il en a assez. Sinon, il devra chercher des occasions de s'asseoir à la table des négociations, car les forces russes après Artiomovsk peuvent continuer d'avancer et Zelensky ne pourra plus les retenir longtemps. Plus précisément, il le pourra, mais les troupes ukrainiennes, qui nourrissent depuis de longs mois le mythe de la résistance indomptable à la +forteresse d’Artiomovsk+, pourraient se rebeller contre les autorités politiques", écrit ainsi le média.
Libération de la ville
Ce 21 mai, Volodymyr Zelensky avait admis la perte de la ville d’Artiomovsk, en marge du G7. Quelques heures plus tôt, la libération a été annoncée par le fondateur du groupe Wagner et confirmée par la suite par la Défense russe. Des opérations se déroulaient dans la zone depuis août 2022. De nombreux observateurs ont souligné l’intensité des combats.
L’ancien sénateur de Virginie, Richard Black, avait ainsi déclaré que la ville était devenue un "chaudron de la mort" pour les forces de Kiev, alors que le Wall Street Journal avait récemment parlé de "hachoir à viande" en relatant l’histoire d’Ukrainiens envoyés sur place sans expérience.
Le Président russe Vladimir Poutine a pour sa part salué la libération de la ville, félicitant les unités du groupe Wagner et l’ensemble de forces armées à l’œuvre dans le secteur.