L’Afrique du Sud ne fera pas de jaloux. Accusé sans preuves par un ambassadeur américain, qui s’est par la suite excuser, de livrer des armes à Moscou, Pretoria a nié donner la priorité à la Russie dans le conflit en Ukraine. Le pays tient une position neutre, en s’en tenant au respect du droit international, a ainsi déclaré le vice-ministre sud-africain des Finances, David Masondo, selon le portail News24.
"Permettez-moi d'énoncer clairement notre position. L'Afrique du Sud soutient un ordre international fondé sur des règles, étayé par la Charte des Nations Unies et la souveraineté de toutes les nations. Nous avons toujours adopté une position non alignée sur le conflit en Ukraine. Nous ne sommes pas d’accord pour dire que notre position non alignée favorise la Russie par rapport à d’autres pays", a affirmé le responsable.
David Masondo a souligné que le communauté internationale devait travailler de concert pour trouver une issue au conflit et éviter de nouvelles pertes humaines. Des propos qui entre en résonnance avec l'initiative de paix africaine, censée dépêcher une mission à Moscou et Kiev à la mi-juin.
Pression américaine
Le vice-ministre a par ailleurs déploré les allégations américaines accusant l’Afrique du Sud de fournir des armes à la Russie. Des insinuations qui ont eu un mauvais effet sur les marchés.
"Nous avons vu l'impact négatif que cette déclaration non fondée a eu sur notre monnaie et sur le marché obligataire. Par conséquent, il est impératif que nous fermions d'urgence cette question afin d'assurer la certitude sur le marché", a-t-il expliqué.
Le 11 mai, l’ambassadeur américain en Afrique du Sud, Reuben Brigety, avait affirmé que le pays arc-en-ciel avait livré des armes à Moscou. Selon lui, une cargaison aurait été amenée à bord d’un navire russe présent sur la base navale de Simon's Town début décembre.
Accusations sans fondements
La présidence sud-africaine avait immédiatement affirmé que ces allégations ne reposaient sur aucune preuve. Pretoria avait fait part de sa colère auprès de l’ambassadeur, qui s’était finalement excusé. Le diplomate a admis avoir "franchi la ligne", avait relaté un communiqué du ministère sud-africain des Affaires étrangères.
Moscou avait de son côté vu dans les démarches américaines une "tentative d'influencer la politique étrangère" de Pretoria. L’ambassade russe en Afrique du Sud a également conseillé au diplomate américain de s’intéresser plutôt aux milliards de dollars dépensés par Washington qui livre des armes à l’Ukraine depuis 2014.