En guerre contre les terroristes sur son territoire, le Burkina Faso se tourne vers des "alliés stratégiques" dont la Russie, a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré, Président burkinabé de la transition, dans un entretien accordé à la télévision publique (RTB) et la télévision privée Canal3.
"On a des alliés stratégiques. On a de nouvelles coopérations. On a la Russie par exemple, qui est un allié stratégique. La chance est que la plupart de nos moyens [militaires] majeurs sont russes. Et on continuera d’acquérir des moyens majeurs avec la Russie", a-t-il indiqué.
La coopération avec la Russie dans le domaine militaire "existe il y a longtemps, mais on est en train de la développer, d’aller plus loin", a-t-il fait savoir.
"Nous sommes satisfaits, parce qu’on arrive à échanger sur ce que nous cherchons comme moyens, accompagnement et tout. C’est franc. ‘On va vous vendre ça à tel prix’,si on n'en veut pas on dit ‘non’. On a des intérêts, et on défend toujours les intérêts du Burkina […]. La Russie est un allié", a-t-il soutenu.
Quels autres alliés?
La Turquie et d’autres États sont aussi des "alliés majeurs" du pays africain, a précisé Ibrahim Traoré.
La semaine dernière Haluk Bayraktar, PDG du constructeur turc de drones Baykar, avait reçu la plus haute distinction du Burkina Faso, l’armée du pays africain utilisant des véhicules aériens sans pilote Bayraktar TB2.
La Corée du Nord est aussi un allié du Burkina Faso. Ouagadougou a le défi sécuritaire à relever et à développer son économie, alors que la Corée du Nord "a beaucoup de capacités", a développé Ibrahim Traoré.
L’armée burkinabé utilise toujours des armes que la Corée du Nord avaient données dans les années 1980, a rappelé le Président.
"Des armes lourdes nord-coréennes sont en service actuellement dans notre armée. Nous souhaitons encore acquérir des armes là-bas pour combattre. Et il y a beaucoup d’autres domaines où nous pouvons coopérer".
Fin mars Ouagadougou avait annoncé avoir rétabli ses liens diplomatiques avec la Corée du Nord, suspendues officiellement en 2017.
En plus, le départ des forces françaises ne signifie pas que la France n’est pas un allié du Burkina Faso, a estimé M.Traoré.
"Nous avons beaucoup d’alliés, seulement les niveaux de coopération diffèrent", a résumé le chef de la transition.
Le Burkina Faso, en particulier sa partie nord, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes terroristes. En avril, les autorités du pays ont décrété une mobilisation générale pour 12 mois.