Remballez le muguet et sortez les fumigènes! Le 1er mai, traditionnelle fête du Travail, a vu plusieurs manifestations déraper en France. À Paris, où les autorités attendaient 80.000 à 100.000 manifestants, diverses dégradations ont eu lieu. Un local de la compagnie d’assurance MAIF a notamment été saccagé, tout comme une devanture de la Société Générale.
Des heurts ont eu lieu avec les forces de l’ordre, qui ont réalisé plusieurs charges contre les manifestants. Un policier a été blessé par un cocktail molotov et brûlé au second degré, rapporte Le Parisien.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a dénoncé ces violences, accusant certains manifestants de vouloir sciemment "tuer du flic".
Une quarantaine d’interpellations avaient déjà eu lieu à Paris, seulement une heure après le départ du cortège.
Les manifestants attendent notamment un retrait de la réforme des retraites, adoptée à l’aide de l’article 49.3 mi-mars. La patronne de la CGT, Sophie Binet, a ainsi déclaré sur France 2 qu’il n’y aurait "pas de retour à la normale" tant que le texte ne serait pas retiré. Les manifestations sont d’ailleurs les premières unitaires depuis 2009, puisque les huit principaux syndicats français avaient décidé d’unir leur force pour ces rassemblements.
Partout en France
Ailleurs dans l’Hexagone, des manifestations ont aussi dérapé. À Nantes, ont ainsi été incendiés plusieurs voitures et les portes du garage du conseil départemental. Des Black Blocs ont tenté de pénétrer dans le bâtiment, sans succès. Les syndicats ont dénombré 80.000 manifestants, la préfecture 17.500.
Même écart de chiffres à Toulouse, où les syndicats assurent avoir compté 100.000 manifestants à Marseille, contre 13.500 selon la police. Deux policiers ont en outre été blessés dans la Ville rose, où quatre interpellations ont eu lieu.
Les autorités avaient déjà expérimenté l’usage de drones pour surveiller les manifestations dans certaines villes, comme à Bordeaux ou Lyon. Certains syndicats et associations avaient saisi la justice, dénonçant des dispositifs dangereux pour les libertés fondamentales. Ces recours n’ont pas payé, hormis au Havre où le survol par les drones a effectivement été interdit.