L’Afrique, la plus affectée par le non octroi de visas, appelle à amener l’Occident à l’ordre

L’octroi de visas ne suivant aucune logique dans des pays occidentaux, il faut les amener à respecter la réglementation internationale, estime le président de l’Académie diplomatique africaine. Sa réaction a été provoquée par le refus de Washington d’octroyer des visas aux journalistes russes qui devaient couvrir les travaux du Conseil de sécurité.
Sputnik
Jusqu’à ces derniers temps, le continent africain était le plus affecté par l’instabilité dans l’octroi de visas, soutient Benoît Ngom, président de l’Académie diplomatique africaine (ADA).
Si dans certains pays le processus suit une certaine logique, dans de nombreux autres il en est dénué. Maintenant le problème concerne aussi une grande puissance: la Russie, dont des fonctionnaires et journalistes n’ont pu se rendre aux Nations unies. Ce qui est toujours le problème de la limitation de la liberté d'aller et venir au niveau international.

Amener l’Occident au respect de la réglementation internationale

"Il faut amener les pays occidentaux à respecter la réglementation internationale. Mais quand il s'agit aussi du refus de visas à des fonctionnaires russes, il est important que la Russie puisse démontrer que les Américains l'ont fait en violation de la réglementation internationale", a déclaré M.Ngom à Sputnik.

Selon lui, "les Américains ont délibérément refusé d'accorder des visas et d'une façon unilatérale à de hauts fonctionnaires qui auraient pu accéder à un haut building des Nations unies, comme le prévoit la convention que les États-Unis ont signée avec les Nations unies".

Démontrer l’arbitraire des États-Unis

"Les États-Unis, c'est un pays de droit, c'est comme ça que nous on l'a connu, il y a des voies de recours [contre Washington] qui sont possibles. Il y a donc matière à poser ces problèmes-là au niveau international. Et là, [dans le cas de la Russie] on a affaire à des pays qui ont la capacité de se faire entendre", affirme ce président de l’ADA basée au Sénégal.
Alors que personne n’écoute les pays africains, dont les enfants meurent dans les eaux de la Méditerranée faute de visas, "il serait vraiment bon que les grands pays puissent se faire entendre".

"Il serait vraiment bon que les grands pays […] qui ont subi cela puissent démontrer l’action arbitraire des États-Unis d’Amérique! Je pense que ce serait intéressant", a-t-il conclu.

Moscou ne l’oubliera pas

Après que les États-Unis ont refusé de délivrer des visas aux journalistes russes qui devaient assister aux travaux du Conseil de sécurité de l’Onu et que les visas à la délégation russe ont été délivrés quasiment au dernier moment. le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a jugé leur comportement hideux.
Selon lui, le pays, qui "se dit le plus fort, le plus libre, le plus juste", a commis en effet un geste "lâche".
"Soyez sûrs que nous ne l’oublierons pas et nous ne le pardonnerons pas", a-t-il martelé.
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