Les États-Unis mettaient en garde l’Ukraine contre l’encerclement potentiel de ses forces à Artiomovsk (Bakhmout) et lui proposaient d’abandonner la ville, écrit le Washington Post en se référant à des documents du renseignement américain ayant fuité.
"Les évaluations américaines étaient déjà sombres en janvier, d’après les papiers secrets des services de renseignement des États-Unis qui n’avaient pas été divulgués jusqu’ici", écrit le quotidien.
D’après ces documents marqués "très secrets", les avancées russes "régulières" depuis novembre 2022 "avaient compromis la capacité de l’Ukraine à tenir la ville". Les forces ukrainiennes risquaient probablement "d’être encerclées, à moins qu’elles ne se retirent dans le mois prochain".
Cependant, le commandant ukrainien, qui supervise les troupes près d’Artiomovsk, a indiqué n’en avoir jamais été officiellement averti, poursuit le WP.
Un autre document sensible publié en ligne détaille comment l'Ukraine pourrait utiliser des munitions modernes, des campagnes d'information et une technologie contre les drones pour "imposer des coûts futurs" aux forces russes.
Dans une autre recommandation, Washington encourageait Kiev à cibler les forces russes avec des "munitions conventionnelles améliorées à double usage" - une combinaison d'artillerie et de missiles sol-air - pour contrer les vagues d'assaut.
Une enquête en cours
Depuis début avril, le Pentagone enquête sur la fuite via les réseaux sociaux de documents décrivant l'état des troupes ukrainiennes ainsi que les plans des États-Unis et de l'Otan pour les renforcer. Plus d’une centaine de papiers classifiés auraient été divulgués, les dommages causés sont estimés importants par la partie américaine.
Par ailleurs, la Maison-Blanche n’a ni confirmé ni infirmé l'authenticité des documents et refuse de commenter cette fuite. Soupçonné d’être à l’origine de l’affaire, un jeune informaticien, Jack Teixeira, de la Garde nationale aérienne des États-Unis, a été arrêté dans le Massachusetts. Il devrait comparaître plusieurs fois au tribunal.
Moscou n'exclut pas qu'il y ait eu un acte délibéré de désinformation.