Plusieurs organisations internationales ont proposé d’instaurer une trêve d’au moins de 72 heures au Soudan pour l'Aïd al-Fitr, fête traditionnellement célébrée pendant trois jours qui marque la fin du jeûne du ramadan.
"Je lance un appel pour qu'un cessez-le-feu ait lieu pendant au moins trois jours, marquant les célébrations de l'Aïd al-Fitr, afin de permettre aux civils pris au piège dans les zones de conflit de s'échapper et de chercher des soins médicaux, de la nourriture et d'autres fournitures essentielles", a déclaré le 20 avril le Secrétaire général de l'Onu António Guterres.
Il se prononçait à l'issue d’une réunion virtuelle organisée par l'Union africaine avec la présence de responsables du groupe régional d'Afrique de l'Est IGAD, de la Ligue des États arabes, de l’Onu et de l'Union européenne.
"Plaies graves"
Le 21 avril tôt au matin, les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, numéro deux du pays, ont annoncé leur accord pour cette trêve de 72 heures, selon la chaîne Al Jazeera.
Le même jour, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du pays, apparaissait pour la première fois depuis le début des hostilités à la télévision d'État. Sans mentionner une quelconque trêve, il s’est adressé à la nation:
"Nous sommes convaincus que nous surmonterons cette épreuve avec sagesse et force, d'une manière qui préserve la sécurité et l'unité du pays et nous permette d'assurer une transition vers un régime civil".
Le 20 avril, dans une interview à Al-Jazeera, le général al-Burhane avait affirmé qu'il n'y aurait pas "de discussions politiques" ni de pourparlers "directs" avec son rival.
Crise au Soudan
Le Soudan est déchiré depuis le 15 avril par des affrontements entre l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane, et les forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), contrôlées par le général Mohamed Hamdane Daglo, numéro deux du pays.
Plus de 400 personnes ont été tuées et au moins 3.500 blessées dans les combats en une semaine, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé.
D’intenses combats ont lieu à Khartoum, les habitants de la capitale fuient leurs maisons, tandis que plusieurs hôpitaux ont dû fermer en raison d’attaques ou d’un manque de ressources. Au total, un tiers des établissements de santé du Soudan "sont aujourd’hui hors d’état de fonctionner", selon Nima Saeed Abid, représentante au Soudan de l’OMS.