"Les balles perdues fusaient", un étudiant donne des détails sur les affrontements à Khartoum

© AP Photo / Marwan AliDe la fumée s'élevant d'un quartier central de Khartoum, capitale du Soudan, le 16 avril 2023
De la fumée s'élevant d'un quartier central de Khartoum, capitale du Soudan, le 16 avril 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 19.04.2023
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Un jeune Soudanais piégé avec d’autres étudiants à l’université de Khartoum depuis le début des affrontements au Soudan, refait le film cette longue période d’horreur à Sputnik.
"Les balles perdues fusaient de partout et le mouvement était très dangereux". C’est en ces paroles qu’Omer Alfarouq Abulqaseem, étudiant de l’Université de Khartoum (UofK), a décrit pour Sputnik la situation dans le campus où est resté piégé pendant quatre jours lorsque des affrontements ont éclaté entre l’armée régulière et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) au Soudan.
Il y avait une quinzaine de personnes à la faculté d'ingénierie lorsque des coups de feu se sont fait entendre le 15 avril, indique M.Abulqaseem. L’université est proche du commandement général de l'armée soudanaise. C’est dans ce quartier de la capitale que les combats ont été les plus intenses.
Selon M.Abulqaseem, dans une atmosphère de terreur, il a dû prendre ses responsabilités pour porter une assistance alimentaire à des personnes dans le besoin.
"J’ai décidé de prendre des risques pour apporter le petit-déjeuner aux gens […]. Lors de ma sortie, j'ai contacté une personne au téléphone pour qu'elle surveille mes déplacements et informe mes collègues de ma position si je subissais des sévices", a-t-il souligné.

Un étudiant enterré à l’université

Durant sa sortie, l’étudiant est tombé sur des militaires qui lui ont conseillé de quitter rapidement les lieux.
M.Abulqaseem leur a demandé comment on pouvait récupérer le corps d'un étudiant tué dans une rue dangereuse pendant les affrontements. Les étudiants et les soldats ont essayé de trouver une solution pour empêcher la décomposition du corps et ont finalement obtenu l’autorisation d’enterrer la victime sur le territoire de l'université.
Un groupe de jeunes a pris le risque de quitter l'université, ajoute M.Abulqaseem. Une annonce a ensuite été publiée indiquant que les étudiants de l'université de Khartoum avaient été évacués, faisant comprendre aux autres qu'ils pourraient être soumis à des tirs aléatoires, note-t-il.
Plus tard, l’étudiant a pu quitter les lieux. Rencontrant des soldats de l'armée régulière, il s’est présenté et les a informés de la présence d’autres étudiants qui voulaient quitter l'université.
Depuis le 15 avril, des affrontements opposent l'armée régulière soudanaise et les Forces paramilitaires de soutien rapide. Selon l’Onu, les combats ont déjà fait au moins 185 morts dont au moins un étudiant, ainsi que 1.800 blessés.
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