Néanmoins, il indique que la guerre en Libye en mars 2011 a été un facteur aggravant du phénomène migratoire. En effet, "la Libye a toujours été considérée comme un pays de destination pour l’immigration. Selon les données de l'Organisation internationale pour les migrations, en 2011, il y avait environ 2,5 millions de travailleurs migrants en Libye. Ces migrants venaient principalement des pays voisins, mais également de l'Asie et de l'Europe de l'Est", rappelle-t-il. "Les portes de la Libye étaient ouvertes".
Pour le chercheur, la politique des anciennes puissances coloniales et "la façon dont elles exploitent et pillent les ressources du continent aboutissent à des conflits internes dans les pays africains. Si on ne règle pas cette question, on ne peut pas avancer et nous aurons de plus en plus des migrants". Pourtant, suggère M.Boubakri, "si ce bousculement de l’ordre mondial que nous souhaitons aboutisse à ce que l’Afrique prenne son destin en main, on verra peut-être un jour les flux migratoires s’inverser".