"Ce qu'il faut remarquer sur la visite d'Emmanuel Macron en Chine, c'est qu'il a immédiatement annoncé qu'il a embarqué avec lui la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen", pointe Florian Philippot auprès de Sputnik.
D’après le président du parti Les Patriotes,"c'est très choquant pour la France que de voir qu'elle se met elle-même sous tutelle de l'Union européenne, y compris lors de visites officielles dans d'autres pays".
"Mais c'est un symbole, c'est un sens. Si Emmanuel Macron emmène Ursula von der Leyen, c'est qu'il aura le même discours qu'elle en Chine. Et ça n'est pas un discours intelligent, équilibré, d'apaisement. Ce sera un discours calqué sur les intérêts de Washington et ceux de l'Otan. Donc je n'attends pas grand-chose, si ce n'est rien, de cette visite d'Emmanuel Macron, surtout en présence d'Ursula von der Leyen en Chine", poursuit-il.
Propagande agressive
L’ancien eurodéputé n’exclut pas que le Président français aille "déployer la propagande américaine" agressive contre la Russie et "aussi de plus en plus agressive contre la Chine", et ce "dans une optique de fuite en avant vers une troisième guerre mondiale" face à ces deux pays et à l’axe sino-russe "qui se dessine de plus en plus".
"Tout cela me paraît fou alors que la France, en ayant été la première puissance occidentale sous le général de Gaulle à avoir reconnu la République populaire de Chine au début des années 1960, pourrait jouer un rôle de dialogue, d'apaisement, de discussion. Elle pourrait être très bien positionnée pour le faire. Mais aujourd'hui, la France est dans la main de l'Union européenne et de l'Otan, c'est-à-dire dans la main des États-Unis. Voilà ce que j'attends de cette visite. Pour moi, les véritables enjeux, ce ne sont pas des enjeux qui sont ceux qui correspondent à la vision que j'ai de la France et de la paix."
Tentatives d’apaiser le conflit
Attendu en Chine le 5 avril pour une visite de trois jours, Emmanuel Macron recherchera un "espace" de dialogue avec son homologue chinois sur le conflit en Ukraine, indique l’Élysée qui souligne que l’objectif de cette visite est d’éviter toute éventuelle "décision funeste" de Pékin visant à soutenir militairement Moscou.
Pour Paris, "la Chine est le seul pays au monde en mesure d'avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l'autre". De son côté, la présidente de la Commission européenne admet que les relations entre l’UE et l’Empire du milieu sont devenues "plus distantes et difficiles" ces dernières années et doivent être "rééquilibrées".
Quant à Pékin, il a déjà montré sa volonté de s’investir sur le dossier ukrainien en proposant en février un plan pour la paix en 12 points. Il prévoit de concilier le respect de la souveraineté ukrainienne et les garanties de sécurité réclamées par la Russie.
Si Moscou a accueilli les propositions comme "une base pour un règlement pacifique" du conflit, Washington s’est montré beaucoup plus circonspect, considérant ce plan comme une "manœuvre tactique" de Pékin.