Nikola Mirkovic, président de l'association Ouest – Est et auteur du livre Le martyre du Kosovo, a commenté pour Sputnik les risques découlant de la décision du parlement turc de ce vendredi 31 mars, à savoir lever son veto concernant l’adhésion de la Finlande, un pays neutre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à l’Otan.
La situation est selon lui regrettable, d’autant plus que les Atlantistes se fixent pour objectif de conquérir l’Europe en optant pour une "issue guerrière plutôt que pacifiste".
"C'est à la fois dommage pour les Finlandais et c'est dommage pour l'Europe parce que la Finlande étant sur la frontière russe, évidemment, la Russie va réagir à cela et du coup, on n'a pas vraiment besoin de tensions supplémentaires en Europe aujourd'hui", estime M.Mirkovic.
La Russie devra changer sa stratégie
L’abandon de la neutralité, qualifié d’erreur par Vladimir Poutine, pourrait coûter cher à la Finlande.
"La Finlande étant sur la frontière [de la Russie, ndlr] pourrait être aspirée dans une guerre qui n'est pas forcément la sienne et à laquelle elle n'a pas réfléchi. Ce qui est certain, c'est que la Russie va forcément devoir revoir sa stratégie. Ce n'est pas la même chose d'avoir un pays neutre sur sa frontière ou un pays qui fait partie d'une alliance militaire majeure qui vous a identifié comme ennemi", signale le militant.
"L’Otan s’emballe"
La faute en reviendrait également à l’Otan elle-même qui continue de s’agrandir après avoir réalisé une extension impressionnante, malgré les promesses données à la fin de la guerre froide de ne plus s’étendre d’un pouce vers l’est.
"L’Otan s’emballe au lieu de réfléchir, de prendre du recul et de mesurer les conséquences de ses actes passés. Au lieu de dialoguer, ce qui était quand-même demandé depuis de nombreuses années, elle se précipite", signale Nikola Mirkovic.
Un impact sur un coin de l’Europe
Selon lui, la situation est délicate pour l’Alliance car, étant donné les prises de position de la Hongrie ou de la Turquie concernant le conflit en Ukraine, "se précipiter dans une situation où on est fragilisé, pour moi, est synonyme d'erreur stratégique".
C’est d’autant plus délicat pour la Finlande: la situation entre elle et la Russie va changer. Ce pour quoi l’Otan en tant qu’organisation se fait peu de souci.
"La Finlande se rapproche directement de l'un des deux belligérants [en Ukraine, ndlr] et elle a choisi le camp opposé. Donc cela va avoir un impact dans ce coin précis de l'Europe, mais cela ne va pas avoir un impact majeur sur la scène géopolitique mondiale", conclut l’expert.