Afrique en marche

Nathalie Yamb: "Si l'Afrique s'industrialise, c'est un géant qui se lève"

Les Africains doivent "faire leur devoir pour virer le geôlier et briser les chaînes de la tutelle encombrante, hégémonique et appauvrissante qui les empêche de devenir des hommes libres", déclare à L’Afrique en marche Nathalie Yamb, militante panafricaniste après son intervention sur le néocolonialisme à la Conférence parlementaire Russie-Afrique.
Sputnik
Le néocolonialisme est une "nouvelle forme du colonialisme qui a vu le jour après l’octroi des indépendances aux pays africains", affirme à Radio Sputnik Afrique Nathalie Yamb, militante panafricaniste. Elle vient de participer à la Conférence parlementaire Russie-Afrique, qui s’est tenue les 19 et 20 mars à Moscou, lors de laquelle elle a prononcé un discours à la table ronde consacrée au néocolonialisme occidental et sur ce qu’il faudrait faire pour que l’histoire ne se répète pas.
Selon Mme Yamb, "les indépendances ont fait croire aux gens que le colon partait, mais la réalité a démontré qu’il n’en était rien, et que le colon est bel et bien resté et a conservé tout son contrôle". Aujourd’hui le néocolonialisme a "un volet politique, un volet économique, militaire, culturel et social. Ainsi, la falsification, pour chacun de ces aspects, a eu un discours précis dans lequel les Africains baignent encore".
Pour ce qui est du volet politique, précise-t-elle, "le narratif a présenté le néocolonialisme comme le choix des Africains eux-mêmes, exprimé à travers des chefs d’État complices, choisis et formés par le colon, et prêts à endosser le rôle d’immatures irresponsables manquants des capacités politiques et intellectuelles nécessaires pour se représenter eux-mêmes dans les instances que les colons ont créées dès 1945". "Seul le Mali, avec le colonel Assimi Goïta, a eu la dignité de le récuser, il y a quelques semaines", rappelle la panafricaniste la décision de Bamako de retirer à Paris le statut de porte-plume des résolutions du Conseil de Sécurité relatives au Mali.

Sur le plan économique, poursuit Nathalie Yamb, "ce sont les Présidents africains complices qui acceptent de signer des traités léonins qui garantissent aux États occidentaux une protection solide et contrôlée contre la concurrence étrangère et leur permettent, aujourd’hui encore, de faire main basse sur les économies, les finances publiques et les ressources naturelles de l’Afrique. Des accords infantilisants qui ont conduit les pays africains tout droit au fiasco et qui font de certains d’entre eux des prisonniers du Franc CFA, des éternels mendiants au guichet de l’aide publique au développement, des endettés improductifs devant l’Éternel".

La militante souligne que l’Occident craint le progrès de l'Afrique et fait tout ce qu'il peut pour limiter son accès à l'énergie et freiner le développement de son industrie. " Car si l'Afrique s'industrialise, c'est un géant qui se lève". Nathalie Yamb demande donc à tous les responsables et citoyens africains de " faire leur devoir pour virer le geôlier et pour briser les chaînes de la tutelle encombrante, hégémonique, peu rassurante, et appauvrissante qui empêche les Africains d’évoluer et de devenir des hommes libres et prospères au sein de Nations africaines unies et apaisées".
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