Les musulmans de la Crimée et du Caucase ont fermement condamné les soldats ukrainiens filmés en train de brûler des pages d’un Coran pour allumer le feu.
"Personne n’a le droit de brûler et bafouer les livres saints que ce soit le Coran, la Bible, l’Évangile ou la Torah", a déclaré à Sputnik Mouhammed Islamov, le grand imam de la ville de Simferopol, capitale de la république russe de Crimée.
D’après lui, tous ces ouvrages contiennent des textes sacrés et personne ne peut y porter atteinte.
Pour un entrepreneur et militant de la région, Enver Abdouraïmov, il s’agit d’un acte "odieux" et "indigne".
"C’est un grand péché. Il ne faut jamais s’abaisser à une telle infamie manifestée par des militaires ukrainiens qui ont brûlé le livre sacré musulman", a-t-il indiqué, toujours auprès de Sputnik.
Il s’est également posé la question de savoir comment le Coran est tombé dans leurs mains:
"Ce n’est pas si facile que cela de le trouver, de l’apporter sciemment et de le brûler. Normalement, ce livre saint se trouve dans une mosquée ou chez un musulman", a ajouté l’activiste.
Selon M.Abdouraïmov, cet incident démontre, une énième fois, l’absence des valeurs en Ukraine, "son éloignement du monde civilisé".
Provoquer une querelle parmi les croyants
En outre, cet évènement vise à "semer une vraie discorde entre les musulmans et les chrétiens", s’est indigné le chef du centre de coordination des musulmans du Caucase du Nord, Ismaïl Berdiev.
L’acte a également été qualifié d’une "provocation" qui attend "une réponse", a noté à son tour le chef de l’Assemblée spirituelle des musulmans de Russie. Il est aussi revenu sur l’autodafé d’un Coran commis en Suède en janvier dernier.
"Nous voyions comment l’Europe mettait le feu au Coran et ce qui se passait à l’époque. Tout le monde musulman était remplis par des sentiments antioccidentaux protestataires", a souligné Albir Krganov. Pour aujourd’hui, "le défi est relevé", conclut-il.
L’incident a provoqué une vive réaction à travers le monde musulman. De nombreux spécialistes de cette religion dont des chercheurs égyptiens, syriens et britanniques ont critiqué cette atteinte à l’Islam.
Sur les images en question, largement relayées sur le Net, on voit des soldats de Kiev arracher et brûler des pages du livre saint des musulmans. Par ailleurs, une autre séquence montre un homme, vêtu d’un uniforme, couper du saindoux sur un autre Coran.