Poutine envoie un "signal fort" à l’Occident postcolonial par la suspension du traité New Start

Vladimir Poutine a annoncé ce mardi la suspension de la participation russe au traité New Start sur le contrôle des armes stratégiques. L’Occident qui vit toujours dans sa mentalité d’hégémonie postcoloniale, s’est retrouvé pris à son piège, a estimé un ancien ambassadeur d'Australie en Pologne, interrogé par Sputnik.
Sputnik
Le Président russe envoie "un signal fort" aux pays occidentaux par la suspension de la participation du pays au traité New Start sur le contrôle d’armes stratégiques, a fait savoir un ancien ambassadeur d'Australie dans une interview accordée à Sputnik.
"Je pense qu'il est astucieux de suspendre New START. C’est l’envoi d’un signal fort. Poutine dit à l'Occident: ‘Pourquoi devrions-nous engager de nouveaux pourparlers sur la limitation d’armements stratégiques avec vous alors que depuis 2014 au moins, probablement plus tôt, vous avez systématiquement trahi notre confiance en vous et que vous avez délibérément décidé d'utiliser l'Ukraine comme votre arme par procuration pour détruire notre nation‘?", a souligné Tony Kevin, également auteur de deux livres sur la Russie, "Retour à Moscou" et "La Russie et l'Occident".
Selon lui, le message de Poutine comprend également l’idée que les États en question vivent toujours avec leur mentalité, laquelle devrait être remise en cause pour partager la souveraineté de la planète avec la Russie, la Chine et les pays du Sud: ils sont "toujours pris au piège" de leur "récit d’hégémonie postcoloniale".
Cela veut dire que l’Occident ne peut pas "voir clairement ce qui doit être fait pour rétablir un équilibre stratégique mondial stable", a avancé l’ex-ambassadeur en Pologne et au Cambodge.
Mais l’Occident ne se concentrerait que sur la critique de la suspension - et non, comme l'a souligné Poutine, de l'abandon - de New START, poursuit M.Kevin.
"Ils [les pays occidentaux] vont ignorer toutes leurs précédentes abrogations d'importants traités sur les contrôles d’armements et leurs rejets des efforts de Poutine pour renforcer la stabilité stratégique européenne fin 2021".
En effet, l’analyste a notamment évoqué le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), abandonné par Washington en 2019, et celui sur la limitation des systèmes contre les missiles balistiques (ABM) duquel les États-Unis se sont retirés en 2001.

Besoin d’éloigner la menace

Interrogé sur les avertissements de Vladimir Poutine sur l’éloignement de la menace des frontières russes en cas de livraison d’armes occidentales à longue portée à l'Ukraine, Tony Kevin a mis en valeur "le bon sens essentiel":
"Quels que soient les missiles ciblés à longue portée que l'Occident donne à Kiev, une zone démilitarisée beaucoup plus large doit être créée au-delà des quatre provinces nouvellement incorporées. C’est pour protéger tout leur territoire d'une future attaque d'un éventuel futur État revanchard de Kiev".
Cette suspension a été annoncée ce 21 février lors de l'adresse du Président russe au Parlement. À part ce sujet, Vladimir Poutine a largement parlé des intentions des pays occidentaux de causer une défaite stratégique à la Russie via leur implication dans le conflit en Ukraine. Il a également annoncé que le gouvernement se réservait le droit d’effectuer des tests d’armes nucléaires si les États-Unis donnaient le coup d’envoi.
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