Piégée par un canular, Merkel crache le morceau sur les accords de Minsk

Victime d’un canular téléphonique, Angela Merkel a admis que les accords de Minsk n’avaient été signés que pour acheter du temps à Kiev. L’ex-chancelière allemande avait déjà commencé à éventer la supercherie autour de ces accords.
Sputnik
Le roi est décidément bien nu. Les révélations se succèdent au sujet des accords de Minsk, que les dirigeants européens ne semblent jamais avoir pris au sérieux. Angela Merkel en a encore apporté l’illustration, au cours d’un canular échafaudé par les célèbres imitateurs russes Alexeï Stoliarov et Vladimir Kouznetsov, alias Lexus et Vovan.
Les deux farceurs se sont fait passé pour l’ancien Président ukrainien Petro Porochenko, afin de de soutirer quelques confessions à l’ex-chancelière allemande. Avec succès, puisque celle-ci a confié que les accords de Minsk n’avait servi qu’à donner du temps à l’Ukraine pour se préparer au conflit.
"Pour éviter que les choses n’empirent, tout le monde a signé cet accord. La guerre aurait-elle pu être évitée? Cette question n'est plus d'actualité. Je crois que les accords de Minsk ont donné plus de temps à l'Ukraine pour se développer entre 2014 et 2021 […] Et désormais, l'Ukraine peut non seulement donner une réponse, mais aussi obtenir le soutien nécessaire", a-t-elle ainsi avoué.
L’ancienne dirigeante s’est montrée plus prudente à l’heure d’évoquer l’issue du conflit et un possible cessez-le-feu. "La France et l’Allemagne discutent très activement avec les États-Unis" s’est-elle contentée de déclarer.
Alors que la Chine s’affaire en coulisse en vue de préparer un plan de paix, Washington a déjà fait part de ses réticences sur de potentielles négociations. Le Secrétaire d’État Antony Blinken a ainsi affirmé qu’il fallait se montrer "extrêmement méfiants" vis-à-vis de telles propositions, redoutant un piège de Moscou pour geler le front.

Des accords bidonnés?

Les révélations d’Angela Merkel viennent enfoncer un nouveau clou dans le cercueil des accords de Minsk, qui semblent avoir été tués dans l’œuf. Début janvier, Volodymyr Zelensky avait ainsi admis que les accords étaient inapplicables et qu’il n’était pas nécessaire pas de les respecter. Le Président ukrainien en avait même averti Emmanuel Macron et Angela Merkel.
Fin décembre, l’ancien Président français François Hollande avait lui aussi admis que les accords n’étaient là que pour gagner du temps, afin que Kiev puisse se renforcer militairement, dans un entretien au Kiev Independent. Angela Merkel avait déjà fait le même aveu au Die Zeit un peu plus tôt.
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