Berlin souhaite que Moscou fasse un virage "à 360 degrés" sur l’Ukraine

La Russie doit changer ses positions "à 360 degrés" sur le dossier ukrainien afin de rendre tout le monde "heureux", a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. Elle a fait le parallèle avec le retournement de Berlin sur les livraisons d’armes à Kiev.
Sputnik
Coup de pression ou vraie naïveté? Annalena Baerbock semble convaincue que la Russie peut changer du jour au lendemain de position sur le dossier ukrainien. La ministre allemande des Affaires étrangères a déclaré qu’un virage de Moscou était envisageable dans le conflit.
Elle a dit croire en "la capacité de gens à changer", en parlant de Vladimir Poutine, lors d'une table ronde à la Conférence de Munich sur la sécurité.
"Vous pouvez changer à 360 degrés, il suffit de le vouloir. Le Président Poutine peut le faire, il peut prendre ses propres décisions et changer complètement son cap à 360 degrés. Et demain, le monde entier sera heureux à ce sujet", a ainsi déclaré la diplomate.
Plus étonnant encore: la ministre a cité en exemple… le revirement allemand sur la livraison d’armes à l’Ukraine! Elle a rappelé que Berlin avait abandonné sa position neutre visant à ne pas fournir d’armes aux zones de conflit. Un changement qui prouve selon elle que tous les virages sont possibles.

Conférence de Munich

La 59e conférence de Munich sur la sécurité s’est ouverte le 17 février, réunissant une trentaine de dirigeants occidentaux. La Russie n’y a pas été invitée pour la deuxième année consécutive. Le conflit ukrainien et les tensions entre Pékin et Washington sur le théâtre Pacifique accapareront les débats.
Plusieurs chefs d’États européens sont d’ores et déjà montés au créneau durant le sommet. Emmanuel Macron a ainsi asséné: " La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre contre l’Ukraine", soulignant que Paris était prêt à "un conflit prolongé". Des propos qui ont d’ailleurs valu au Président français une volée de bois vert sur les réseaux sociaux francophones.
Côté allemand, le chancelier Olaf Scholz s’est pour sa part plaint des retards accumulés concernant les livraisons d’armes à Kiev, particulièrement concernant les chars. Il a appelé les Occidentaux qui voulaient fournir des blindés "à le faire vraiment".
Clin d’œil de l’histoire: c’est justement lors de la Conférence de Munich de 2007 que Vladimir Poutine avait prononcé l’un des discours fondateurs de sa politique internationale. À l’époque, le Président russe avait déjà mis en garde contre l’élargissement de l’Otan à l’Est, qui constituait selon lui "une provocation sapant la confiance mutuelle".
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